RETOUR À L’ÉTAT BRUT
La photo de mode FaceTime, c’est aussi le come-back annoncé de l’image brute, instantanée, sans retouches, souvent de résolution moyenne voire faible, avec un travail de la lumière quasi-inexistant puisqu’il doit s’adapter à l’environnement naturel rendu à travers l’écran. Dans un article publié sur le site de Nylon expliquant “comment réaliser un bon shooting via FaceTime” (oui, on en est là), le photographe Sam Dameshek, auteur de campagnes pour Tommy Hilfiger ou Puma, nous rappelait que « le meilleur moment pour se connecter, appeler et photographier, c’est la fin d’après-midi juste avant la fameuse golden hour, quand la lumière est la plus belle ».
De son côté, Kritikos, toujours au site WWD, expliquait ne plus ressentir de pression quant au fait de devoir absolument perfectionner ses photos : “Ce que j’aime, c’est justement l’aspect naturel et cru de l’image. Son imperfection, c’est finalement ce qui la rend cool”. Et d’ajouter : “Même si nous ne sommes pas physiquement présents dans le même espace, il y a quelque chose de très intime et vulnérable qui se dégage des shootings virtuels. N’étant pas sur place, je ne peux pas autant diriger qu’à mon habitude. Et c’est ce qui fait que le shooting virtuel est spécial : c’est une image collaborative”.
Le shooting FaceTime : futur de la photographie de mode ? Dans tous les cas, ce dernier va indéniablement et durablement changé la façon de penser et de créer toute l’imagerie de l’industrie. Mais aussi les fondements même du droit d’auteur et de la propriété intellectuelle. Car, si l’image est effectivement devenue “collaborative”, alors qui en est le créateur originel et qui en a la paternité ?