De Milan à Paris, en passant par Londres et New York, la liste de marques présentes dans le calendrier officiel des fashion weeks et dont on ne saurait donner la prononciation correcte est aussi conséquente que le nombre d’erreurs perpétrées par le gouvernement pendant la crise du Covid-19.
Dans le petit milieu de la mode, savoir prononcer ou non une marque est devenu, au choix, une private joke, un running gag et dans le pire des cas, un moyen de se distinguer voire de dénigrer son interlocuteur (“Il ne sait même pas bien prononcer Ann demeulemeester, tu te rends compte ?!”). Pour le croire, il suffit de regarder le nombre d’articles qui veulent nous apprendre à prononcer correctement le nom des (plus grandes) marques de mode. Tapez “how to pronounce fashion brands” dans Google et vous obtiendrez plus de 1,9 millions de résultats.
Ainsi, Nike devrait se prononcer “Naï-ki”, Stüssy : “Stoussy” (et non “Steussy”), Sacai : “Sa-ka-i” et non “Sacaï”), Pyer Moss : Pi-air-Moss (comme le prénom Pierre et non “Paï-eur”), Proenza Schouler : “skouleur” (et non “chouleur”). Et la liste continue de plus belle. Évidemment, si la langue et l’accent que vous utilisez pour parler n’est pas la même que celle d’origine de la marque, vous partirez avec un sacré handicap.
Le meilleur exemple reste encore la tentative du i-D UK : quand le magazine tente de jouer les orthophonistes en nous fournissant la liste phonétique des marques du moment à savoir prononcer, il se plante. Chez lui, Jacquemus doit se prononcer ja-que-mou #fail. Quant au magazine Nylon, il nous dit de prononcer Sies Marjan : “siss-marjanne” alors qu’i-D (décidément) conseille plutôt de dire “si-marjanne”. Histoire de mettre tout le monde d’accord, admettons qu’on ne saura jamais vraiment comment prononcer une marque et que c’est beaucoup plus drôle comme ça. La preuve par cinq.