2. La consécration de Niccolò Pasqualetti
La belle surprise du Pitti cette saison, c’est sans doute la collection du designer italien Niccolò Pasqualetti, invité spécial du Pitti, le jeune créateur qui défile normalement à Paris a présenté sa toute première collection masculine sur la terrasse du Teatro del Maggio Florentino. Un show mémorable sous un soleil de plomb toscan qui a vu défiler toute une série de silhouettes sophistiquées et ultra-contemporaines jouant sur les volumes et la (dé)construction. En interprétant les classiques du vestiaire masculin comme les uniformes militaires ou les costumes de tailoring, Pasqualetti a proposé une nouvelle vision de l’homme se jouant des codes de la virilité : un mini crop top brassière en crochet, un body échancré ou encore un débardeur corset, complété par des pièces plus habillées comme des pantalons à pinces, des vestes capes et des chemises oversize nonchalamment déboutonnées et auxquelles il manquait parfois une manche. De quoi mêler habilement et subtilement les éléments attribués aux vestiaires masculins et féminins, le tout avec un sens développé du confortable et du sophistiqué, sans non plus tomber dans une forme de provocation gratuite. « Avec la mode homme, il faut généralement se conformer à des codes, mais il y a un art pour enfreindre les règles. Tous les jours, c’est une négociation entre le formel et le casual, entre l’individuel et le collectif, la force et la vulnérabilité. Je veux que mes vêtements reflètent cette réalité, en permettant à chacun·e d’exprimer plusieurs personnalités à la fois », a déclaré le designer. Pari réussi.