Issey Miyake SS26

Cette saison, Florence et le Pitti Uomo ont inauguré le bal des collections menswear pour le printemps-été 2026. Retour sur ce salon emblématique de la mode masculine qui a accueilli entre autres les défilés de Homme Plissé Issey Miyake, Niccoló Pasqualetti et Post Archive Faction.

Chaque année, Florence devient le centre mondial de la mode masculine pour quelques jours au travers de son célèbre salon Piti Uomo, qui s’est déroulé cette saison du mardi 17 au vendredi 20 juin. Avec plus de 740 marques présentes, dont 45% sont Internationales, ce dernier se positionne comme un indicateur des nouvelles tendances clés du menswear ainsi que des nouvelles têtes à suivre de la mode. Au cours de cette édition SS26, on retient particulièrement le défilé de l’invité d’honneur Homme Plissé Issey Miyake, la première collection masculine de Niccolò Pasqualetti, le takeover de Tommy Hilfiger et la présentation de la marque coréenne Post Archive Faction (PAF).

1. Le défilé arty de Homme Plissé Issey Miyake

Invité d’honneur du Pitti Uomo. Homme Plissé Issey Miyake a joué à fond la carte de l’imagerie italienne en choisissant de présenter sa collection printemps-été 2026 dans les jardins de Villa Medicea della Petraia. Située sur les hauteurs de Florence à Monte Morello, le lieu, ayant appartenu à la famile des Médicis, est un écrin encore totalement préservé de la Renaissance, entre fresques murales et jardins à niveaux agrémenté de fontaines et de labyrinthes. L’occasion pour la marque japonaise de s’en inspirer afin de proposer une collection construite sur les couleurs qu’on trouve dans l’environnement urbain et naturel des villes italiennes. Ainsi, le défilé, accompagné d’une magnifique exposition dans la cour intérieure de la Villa, présentant, outre les codes classiques d’Homme Plissé Miyake (plissés, drapés, ensembles, vestes techniques, parkas…) toute une série de pièces s’inspirant du tailoring italien (Pitti Uomo oblige).

Reprenant ici et là les symboles de la peinture (pinceau, palette…), les vêtements étaient conçus dans une série de couleurs comprenant par exemple un « violet aubergine », un « bleu ciel », un « jaune Cinque Terre » ou un « orange fleur de courgette ». Bref, c’était comme partir en voyage en plein été dans les paysages les plus emblématiques de l’Italie. Ce défilé, qui restera dans les annales de la maison japonaise, est le premier d’un nouveau genre pour Homme Plissé Issey Miyake, Baptisé « Open Studio », le concept a pour but de « connecter les communautés locales et la scène créative mondiale » : désormais Homme Plissé Issey Miyake, qui a laissé sa place à la ligne IM men lors de la fashion week de Paris, voyagera et présentera ses collections tout autour du monde lors de différents événements.

2. La consécration de Niccolò Pasqualetti

La belle surprise du Pitti cette saison, c’est sans doute la collection du designer italien Niccolò Pasqualetti, invité spécial du Pitti, le jeune créateur qui défile normalement à Paris a présenté sa toute première collection masculine sur la terrasse du Teatro del Maggio Florentino. Un show mémorable sous un soleil de plomb toscan qui a vu défiler toute une série de silhouettes sophistiquées et ultra-contemporaines jouant sur les volumes et la (dé)construction. En interprétant les classiques du vestiaire masculin comme les uniformes militaires ou les costumes de tailoring, Pasqualetti a proposé une nouvelle vision de l’homme se jouant des codes de la virilité : un mini crop top brassière en crochet, un body échancré ou encore un débardeur corset, complété par des pièces plus habillées comme des pantalons à pinces, des vestes capes et des chemises oversize nonchalamment déboutonnées et auxquelles il manquait parfois une manche. De quoi mêler habilement et subtilement les éléments attribués aux vestiaires masculins et féminins, le tout avec un sens développé du confortable et du sophistiqué, sans non plus tomber dans une forme de provocation gratuite. « Avec la mode homme, il faut généralement se conformer à des codes, mais il y a un art pour enfreindre les règles. Tous les jours, c’est une négociation entre le formel et le casual, entre l’individuel et le collectif, la force et la vulnérabilité. Je veux que mes vêtements reflètent cette réalité, en permettant à chacun·e d’exprimer plusieurs personnalités à la fois », a déclaré le designer. Pari réussi.

3. La poésie temporelle de Post Archive Faction

C’est la nouvelle marque sud-coréenne dont le tout le monde parle. Post Archive Faction (aka PAF), a été la troisième marque invitée à défiler lors de cette édition du Pitti Uomo. Présente à Paris lors de la dernière fashion week, Post Archive Faction est venue présenter sa collection SS26 dans le cadre de Code Korea, un événement plus large du Pitti mettant en avant la nouvelle génération de la mode sud-coréenne. C’est donc au sein de la Stazione Leopolda, ancienne gare de trains désaffectée, que PAF a présenté une collection minimaliste entre techwear et urbanwear dans une mise en scène ultra-poétique faisant référence à la notion de temps ; au travers notamment d’un set design où le sable tombait littéralement du plafond, faisant ainsi référence au sablier et au temps qui passe. On retient particulièrement de cette collection certaines pieces comme les ensembles pyjama en matière éponge, les chemises en lin diaphanes, les blazers aux épaules ballons et bas de pantalons découpés au laser, ou encore le footwear avec ces superbes mules ultramodernes en cuir noir vernis. Le tout sur le morceau ‘Buka » de la pianiste Hania Rani. Un beau moment suspendu.

4. Le « New York » de Tommy Hilfiger

Quand on pense Pitti Uomo, on pense forcément tailoring. C’est donc normal que Tommy Hilfiger, l’un des leaders du tailoring américain ait décidé d’investir cette édition du Pitti pour présenter « New York », sa nouvelle collection sartoriale censée « insuffler une nouvelle énergie à l’héritage preppy et aux codes formels du tailoring new-yorkais”. Pour ce faire, la marque américaine a investi le Palazzo Salviati au cœur de Florence. Composée de 19 looks, la collection démontrait parfaitement le savoir-faire de Tommy Hilfiger, entre décontraction et élégance, grâce à une série de costumes techniques, blazers en laine légère et polos en soie. Un événement marqué par la création d’un « Hilfiger social club » reprenant les codes des clubs new-yorkais où l’on a pu voir se dandiner et danser plusieurs personnalités sapées comme jamais, telles que l’acteur Lucien Laviscount ou le journaliste et créateur de contenu Pascal K. Douglas, également collaborateur de Mixte magazine. On Fleek.