Après la spectaculaire exposition consacrée à l’oeuvre de Thierry Mugler (RIP), c’est à un autre monstre sacré de la mode que le MAD Paris consacre une rétrospective sur plusieurs mois : madame Elsa Schiaparelli. Réunissant plus de 500 oeuvres dont des costumes, des accessoires, des peintures, sculptures, bijoux, flacons de parfum, affiches, etc. cette rétrospective met en lumière la richesse des sources d’inspiration de « Schiap », son avant-gardisme, son crew (qui comptait, entre autres, Salvador Dali et Jean Cocteau) et l’immense héritage que la couturière italienne a laissé aux créateurs d’aujourd’hui. Alors que le vernissage presse coïncidait avec le défilé Couture automne-hiver 2022-23 orchestré par Daniel Roseberry, directeur artistique de la maison depuis 2019, Mixte est allé, en avant-première, prendre la température de cette expo, consacrée à celle qui fut la grande rivale de Gabrielle Chanel.
« Schiap » et l’alignement des planètes
Elsa Schiaparelli, « Schiap » pour les intimes, nait à Rome, au Palais Corsini en 1890, entre un père professeur de littérature orientale, un oncle astronome et une mère descendant des Médicis. Un bon terreau pour façonner une personnalité créative et fantasque comme la sienne, autant fascinée par les astres que par les dorures. Elle grandit dans un milieu d’aristocrates et d’intellectuels et étudie la philosophie. Sa vie est plus que confortable mais Elsa, comme bien des artistes, est éprise de liberté et d’aventure. Après des virées à Londres, New York et Nice, Schiap s’installe à Paris en 1922, avec sa fille, Gogo. Le jour elle travaille chez un antiquaire, le soir, elle refait le monde au QG des artistes et intellos de l’époque, le restaurant Le Boeuf sur le Toit. C’est lors d’une visite chez Paul Poiret, le plus grand couturier de l’époque, que le destin se joue pour Elsa. Fasciné par l’allure et le charisme de l’italienne, Paul Poiret voit en elle une muse et décide de lui prêter plusieurs robes. Elle, est fascinée par les couleurs, les matières, les broderies et les formes des créations du créateur français. C’est une révélation, elle sera couturière, un point c’est tout. La rétrospective s’ouvre ainsi sur les fameuses robes prêtées à l’époque par Paul Poiret à Elsa, pour sceller le début de la grande histoire.