Dior Men
C’était le grand début le plus attendu de cette fashion week et l’intéressé n’a pas déçu. Avec sa toute première collection pour Dior Men, Jonathan Anderson a fait mouche en offrant un savant mélange composé des codes emblématiques de la maison Dior et de sa créativité débordante marquée par la fantaisie et l’espièglerie. Ici, le créateur irlandais a par exemple réinventé le tailleur Bar dans un tweed Donegal irlandais — un clin d’œil à ses propres origines donc. Un thème récurrent dans la collection qui a aussi été témoin de sa déconstruction de la formalité, avec par exemple des cravates portées à l’envers et des pardessus façon cape associés à des shorts et des chaussettes de sport montantes. Sans oublier des chemises de smoking et des gilets associés à du denim, parfois même à des foulards de soirée en soie, des tricots pastel, des mocassins à bout rond, des chaussons en suède et le fameux sac Dior Book Tote revisité dans une touche masculine orné de couvertures littéraires telles que Les Fleurs du Mal de Charles Baudelaire ou In Cold Blood de Truman Capote. Une réussite.
Louis Vuitton
Cette saison, Pharrell Williams aura gagné en maturité et en raffinement en dévoilant une collection SS26 rendant hommage au sartorialisme indien moderne, avec la touche de dandysme qui caractérise la maison française. Présenté dans le 4ᵉ arrondissement de Paris, sur le parvis du Centre Pompidou, le défilé monumental allait bien au-delà d’un simple show avec un catwalk reprenant la forme du plateau de jeu de société “Serpents et Échelles”. Conçu en collaboration avec les architectectes de Studio Mumbai, ce dernier permettait à la collection de prendre tout son sens en s’inspirant des environnements sensoriels de l’Inde et en explorant les subtilités et l’élégance du vêtement indien contemporain : tissus, coupes, couleurs, tailoring, pyjamas etc… Un vrai step-up dans la direction de Pharrell Williams qui lui permet d’être un peu moins gimmick dans son approche créative. Et ça, on apprécie d’autant plus. NB : coup de coeur pour les pièces et les bagageries reprenant le fameux imprimé de la bagagerie aperçue dans dans le film Darjeeling Limited de Wes Anderson.
Hermès
De la maille, du layering, des vestes en cuir et même un manteau, à première vue, la collection printemps-été 2026 d’Hermès donne chaud mais en y regardant de plus près, c’est un coup de frais qui passe entre les fils (bien apprécié en ces temps de canicule). “J’avais envie de légèreté”, annonce Véronique Nichanian. Et c’est tout ce dont on a envie aussi bien au sens propre que figuré. Dans le détail des mailles ajourées, dans les tee-shirts sans manches ou encore dans les effets trompe-l’oeil comme ces foulards en cuir, passe là une élégante légèreté, celle toute simple “d’un homme cool dans la ville”, comme le résume la directrice artistique Véronique Nichanian. À la tête de la création pour l’Homme Hermès depuis plus de 35 ans, cette dernière ne manque toujours pas de surprendre et d’insuffler un nouvel air, notamment avec une série d’accessoires – les sac pour l’homme, elle les voit XXL -, des tongs en cuir tressé ou des proportions nouvelles comme des pantalons plus larges et des vestes plus courtes.
Saint Laurent
C’est le premier jour de la fashion week, sous la coupole de la Bourse du Commerce, que Saint Laurent a présenté sa collection printemps-été 2026. Soit des silhouettes aussi fluides que structurées, avec des costumes, des trench, des shorts ou encore des chemises flluides et transparentes aux manches roulées ; le tout dans une palette de teintes délicates. Les nuances de bordeaux, ocre, bleu canard ou marine, vert menthe à l’eau, orange ou encore marron, font office de spectre lumineux pour cette collection qui se veut à la fois inspirée à des années d’Yves Saint Laurent à Marrakech circa 1974 et de Fire Island, l’île de l’Etat de New York, spot historique de la culture queer dans les années 1980. “Parce qu’à l’époque, ils ont traversé une époque intense et insouciante, sans jamais savoir ce que demain leur réservait. J’y vois un écho à notre présent. Peut-être devrions-nous prendre le temps de réfléchir, pour être sûrs de ne pas passer à côté de notre vie”, a déclaré le directeur artistique Anthony Vaccarello au sortir du défilé. Preach !