Mixte Magazine

“Une réflexion sur le monde qui nous entoure, autant sociétale que planétaire” : voilà comment Louise Trotter, directrice artistique de Lacoste et présidente du jury mode du Festival de Hyères 2021, décrivait les qualités recherchées chez le ou la futur·e gagnant·e du concours mode du Festival de Hyères 2021. Mission accomplie avec la victoire du jeune créateur anglo-nigérian de 27 ans Ifeanyi Okwuadi récompensé pour sa collection homme axée sur le tailoring et de l’uniforme masculin, tout en étant largement inspirée des mouvements féministes antinucléaires anglais des années 80.

Lors du festival, Ifeanyi a donc présenté son projet “Take the Toys from the Boys”, soit une collection sobre, élégante et ludique de sept silhouettes aux influences féministes revendiquées : “Le projet puise son inspiration dans un groupe de femmes anglaises qui avaient protesté contre les armes nucléaires lors des années 1980 ; chacune des silhouettes de ma collection rend hommage à l’un des volets de ce mouvement féminin”, a expliqué le jeune créateur. Ainsi, au travers de pièces et références masculines de l’imaginaire anglo-saxon intemporel (bermudas XXL, chaussettes et socquettes, trench-coats et cabans, rayures, carreaux et tweeds), les volumes sont volontairement croppés et taillés près du corps.

Pour compléter et affiner son projet, Ifeanyi Okwuadi y a superposé la culture des boy-scouts avec des notes enfantines, comme des bandanas noués autour du cou, des tissages en scoubidous, ou des petites voitures portées comme des accessoires. Un vision ludique qui a tapé dans l’oeil de Louise Trotter connue pour apporter de la fantaisie et de l’amusement dans ses créations pour Lacoste : “Porter ses vêtements doit être une partie de plaisir. Rien n’est plus responsable que de se plaire à porter des vêtements pendant longtemps”, a-t-elle déclaré au sujet de la collection du lauréat.

Agé de 27 ans, Ifeanyi est arrivé parmi les finalistes de Hyères après avoir fait ses armes dans les ateliers de Savile Row à Londres. Aujourd’hui, il s’efforce de développer une réflexion autour de la notion d’appartenance, de réappropriation, de faire corps et groupe par le vêtement. Une direction qu’il va pouvoir d’autant plus concrétiser grâce à sa victoire qui lui permet de remporter une bourse de 20 000 euros et un projet de collaboration avec les Métiers d’art de Chanel.