“Le sujet de l’œuvre initiale est toujours d’actualité car il y a encore des bavures policières et il y a encore des frustrations face à ça car comme Vinz va s’en apercevoir, il y a pas grand chose qu’il peut faire face à l’impunité et la violence de la société qu’il expérimente”, relève Alexander Ferrario. Constat qu’Alivor acquiesce également : “Nous avons toujours les mêmes problématiques, les mêmes modes de vies, les mêmes environnements. La peinture change mais pas les murs.” Idem pour Samy Belkessa qui dresse un portrait plutôt sombre de la situation : “Moi je dirais même que rien n’a tristement changé. Ce qui est fou, c’est qu’à l’époque, on n’était au courant de rien. Il n’y avait pas les réseaux, pas vraiment de médias comme aujourd’hui, les infos mettaient du temps à circuler. Maintenant, on sait tout en une minute. On a des caméras, des vidéos, on voit les bavures, on voit les injustices – tout le monde les voit. Et malgré ça, personne ne fait rien. C’est là que je me dis que rien n’a changé. En fait… je dirais même que ça a empiré.”
À l’heure où le monde (continue) de partir en vrille et où les réseaux sociaux ont transformé les rapports humains, le spectacle vivant transmet un message puissant : l’importance de l’engagement politique, de garder espoir, de croire encore que les choses peuvent changer, et enfin, l’importance de l’amour, de soi, de l’autre, loin des clichés gnangnan, le message touche dans le mile.