Article publié
le 05 septembre 2025
Le créateur italien Giorgio Armani, figure majeure de la mode et maître du costume et du tailleur, est décédé ce jeudi 4 septembre à l’âge de 91 ans. Mixte revient sur 10 moments iconiques de la carrière d’un créateur qui a construit un empire de la mode à lui tout seul.
Le monde de la mode est en deuil. Giorgio Armani, figure emblématique qui a marqué les années 1980 et redéfinit l’élégance italienne, est décédé à l’âge de 91 ans, a annoncé ce jeudi 4 septembre le groupe Armani. Le créateur avait célébré son anniversaire le 11 juillet dernier. Dans un communiqué, l’entreprise a exprimé sa profonde tristesse : “C’est avec une immense douleur que nous annonçons la disparition de notre fondateur et force motrice infatigable. Il Signor Armani s’est éteint paisiblement, entouré de ses proches, après avoir travaillé sans relâche jusqu’à ses derniers jours.”
Cette annonce intervient à quelques semaines des célébrations prévues pour le 50ᵉ anniversaire de la maison Armani à Milan. Les collaborateurs du couturier ont salué “un visionnaire qui a bâti une famille et une entreprise fondées sur la passion, la rigueur et la créativité”. Pionnier du style épuré et du tailoring moderne, Giorgio Armani restera dans l’histoire comme l’un des plus grands noms de la mode italienne. Entrepreneur avisé, il avait conservé l’entière propriété de son groupe, Giorgio Armani S.p.A., dont l’influence s’étend bien au-delà du prêt-à-porter, englobant l’hôtellerie, la décoration et même la gastronomie. Mixte revient sur 10 moments iconiques de sa carrière.
À peine cinq ans après avoir fondé sa maison de couture, Giorgio Armani connaît un tournant décisif. Le créateur italien devient alors l’homme dont tout le monde parle, grâce aux costumes qu’il signe pour Richard Gere dans le film culte “American Gigolo” (1980). Dans ce long-métrage, l’acteur incarne Julian Kaye, un escort au charme sophistiqué et au style irréprochable. À l’écran, il arbore des costumes à la fois novateurs et décontractés, qui poseront les bases de l’ADN Armani : une élégance sans effort, fluide et moderne. Le lien fort qu’entretenait Giorgio Armani avec le cinéma perdurera durant toute sa carrière notamment pour le film “Le loup de Wall Street” avec Leonardo Dicaprio.
Icône adulée par les célébrités et respectée par ses pairs, Giorgio Armani s’est imposé comme une figure incontournable de la mode contemporaine. En 2000, son œuvre est consacrée par l’un des plus prestigieux musées d’art moderne au monde : le Guggenheim de New York lui dédie une rétrospective exceptionnelle, une première dans l’histoire de l’institution. L’exposition, saluée par la critique, voyagera ensuite jusqu’au musée Guggenheim de Bilbao, en Espagne, confirmant l’influence mondiale du créateur italien et la portée culturelle de son style intemporel.
À l’occasion de la Fashion Week milanaise Printemps-été 2019, la marque Emporio Armani avait signé un retour remarqué dans la capitale lombarde. Le 20 septembre au soir, la ligne jeune de la maison italienne avait donc investi l’aéroport de Linate pour un défilé d’envergure réunissant 2 300 invités – journalistes, VIP, figures de la mode – et, fait inédit, le grand public. Un show grandiose présentant les collections homme et femme SS19. Aujourd’hui encore, le nom d’Emporio Armani trône sur le terminal de l’aéroport milanais.
En 2020, suite au confinement et à la pandémie de Covid-19, Giorgio Armani a été l’un des rares, sinon le·la seul·e designer à prendre position de façon ferme sur l’industrie de la mode. Face à une crise qui a fragilisé les entreprises italiennes, le créateur a plaidé dans une lettre ouverte publiée sur WWD le 3 avril 2020 pour un retour à l’essentiel et une consommation plus durable.“ Cela n’a pas de sens qu’une de mes vestes reste trois semaines en boutique avant d’être remplacée par un nouveau modèle à peine différent. Je trouve cela immoral”, avait-t-il écrit, rappelant son attachement à une “élégance intemporelle” et à des vêtements conçus pour durer. Pour Armani, la pandémie représentait “une occasion unique de ralentir, de réaligner et de construire un horizon plus authentique”. Il invitaint ainsi le monde de la mode à renoncer aux défilés fastueux, aux voyages superflus et au gaspillage, afin de “retrouver une dimension plus humaine”.
Au cours de sa carrière, Giorgio Armani a habillé un nombre incalculable de stars pour différents tapis rouges et cérémonies autour du monde. On retient particulièrement son costume oversize pour Julia Roberts à la cérémonie des Golden Globes en 1990, Sharon Stone aux Oscars en 1996, Jodie Foster aux Oscars en 1992 ou encore Beyoncé au American Music Awards en 2008. Des moments de pop culture à jamais gravés dans l’histoire de la mode et de l’entertainment.
Connu pour sa mode ludique et engagée au travers de silhouettes expérimentales aux volumes extravagants, le designer néerlandais de 37 ans s’est imposé en quelques années avec sa propre marque comme l’un des nouveaux espoirs prometteurs de la mode. Alors qu’il ne défile dans la capitale française que depuis 2023, il a été nommé cette année à la tête de la direction artistique de Jean Paul Gaultier. L’occasion pour la maison française de relancer ses lignes de prêt-à-porter qu’elle avait abandonnées il y a quelques années pour se concentrer sur la couture dans un format inédit de collaboration avec d’autres designers. Le dimanche 5 octobre verra donc le retour de JPG au calendrier de la fashion week parisienne version Duran Lantink. Un combo alléchant.
Pour le printemps-été 2008, Giorgio Armani a confié à David Beckham le rôle d’ambassadeur de sa ligne Emporio Armani Underwear. Dès février 2008, peu après le lancement de la collection aux États-Unis, la campagne publicitaire s’affiche dans Vanity Fair USA, annonçant une présence médiatique internationale. Parallèlement, la maison italienne déploie une vaste campagne d’affichage dans les grandes métropoles mondiales, de New York à Tokyo, en passant par Los Angeles, Londres, Milan, Rome et Paris, renforçant la visibilité de la marque sur les scènes mode, sport et lifestyle. Et faisant de Beckham une icône intemporelle.
En décembre 2001, British Vogue consacre la couverture de son numéro au jubilé de la reine Elizabeth II, célébrant ses 50 ans de règne. Mais contre toute attente, le magazine ne choisit pas un créateur britannique pour habiller Kate Moss, incarnation ultime du style anglais, et opte pour Giorgio Armani. Un coup d’éclat qui témoigne de l’influence internationale du designer italien, capable de s’imposer au cœur même de l’élégance britannique.
En 2021, à l’occasion du 40ᵉ anniversaire d’Emporio Armani, Giorgio Armani avait présenté “The Way We are”, une exposition personnelle au musée Armani/Silos à Milan. Une immersion unique dans quatre décennies de créativité et d’innovation transversale curaté par le créateur lui-même. Contrairement aux rétrospectives traditionnelles, l’exposition mettait l’accent sur l’identité contemporaine de la marque : vêtements, photographies et vidéos retraçaient quarante années d’histoire, offrant un véritable manifeste visuel de la philosophie d’Emporio Armani : identité, communauté et durabilité.
Cette année 2025 célèbre les 50 ans de la maison Giorgio Armani. L’occasion pour la marque d’offrir un accès inédit à son extraordinaire archive. Baptisé Armani/Archivio, ce projet numérique, lancé il y a quelques jours lors de la dernière Mostra de Venise, permet de parcourir cinq décennies de créations emblématiques de la maison italienne, et donne aux utilisateurs du monde entier la possibilité de découvrir certains des modèles les plus mémorables du créateur, de ses premiers succès à ses pièces les plus iconiques. Un premier pas dans les commémorations de l’univers riche et créatif de Monsieur Armani qui devraient se poursuivre lors de la prochain fashion week de Milan.
La fashion week de Milan terminée, on retient de cette saison automne-hiver 2025/26 les silhouettes impeccables de Prada (toujours premier de la classe à nos yeux,) l’audace british de Saul Nash, le mariage de JordanLuca, ou encore les castings un peu plus inclusifs. Retour en 5 points sur cette semaine de la mode milanaise.
Des tee-shirts à slogan, des collaborations avec des femmes artistes du monde entier et une lecture féministe de l’héritage de la maison Dior, la créatrice laisse à l’Histoire de la mode une trace indéfectible. Retour en dix points sur ses plus grands moments.
Elle succède au Pitti Uomo de Florence et fait office de tour d’échauffement avant Paris : si la Fashion Week Homme de Milan est plus concise cette saison (absence de Versace, Bottega Veneta et Gucci entre autres), elle ne manque pas moins de pépites, notamment grâce aux collections de Prada, Vivienne Westwood by Andreas kronthaler, Setchu ou encore Mordecai. Notre récap’ en huit points.