Mixte Magazine

Alors que l’épidémie de coronavirus commençait à gagner sérieusement du terrain en Lombardie en Février dernier, Giorgio Armani avait été le premier à remplacer son défilé à Milan par un défilé à huis-clos ensuite diffusé sur le site de la marque. C’est donc sans surprise qu’Emporio Armani a continué sur cette lancée en choisissant cette saison de ne pas faire de défilé physique lors de la fashion week milanaise mais plutôt de présenter ses créations via un médium digital. Après un teasing d’une semaine sur ses réseaux sociaux, la marque a enfin dévoilé “Building Dialogues”, une vidéo réalisée par Leandro Manuel Emede et Nicolò Cerioni.

En 7m43s minutes, Armani dévoile sa collection homme et femme Printemps/Été 2021 où les teintes de nudes, les carreaux et les matières fluides, comme la soie, s’entremêlent ; et où Les rayons du soleil se réverbèrent sur les façades des bâtiments d’un blanc immaculé qui sont en réalité ceux du nouveau siège social Armani. Une façon pour ces “dialogues” urbains de nous donner une vraie luminosité et une vraie fraicheur sublimant ainsi cette collection Printemps/Été 2021 ; ce que n’importe quelle scénographie de défilé classique n’aurait peut-être pas pu rendre aussi bien.

Côté casting, la marque a choisi de mettre à l’honneur l’Italie, l’Espagne et la France. On distingue des visages familiers, personnages principaux ou secondaires de nos séries préférées comme Najwa Nimri (La Casa de Papel), Miguel Ange Silvestre (Sense 8) ou des pépites de la scène musicale comme Hell Raton et Joan Thiele. Le mouvement et la fluidité étant au centre de la vidéo, rien de plus normal que de voir les danseurs français Les Twins (chouchous de Beyoncé) et Germain Louvet (danseur étoile à l’Opéra de Paris) bouger avec les vêtements. La composition musicale, quant à elle, a été confiée à Frédéric Sanchez, habitué des créateurs de mode avec plusieurs collaborations à son actif.

Avec cette distribution, la marque affirme son lien fort et son soutien indéfectible pour les milieux de la musique, de la danse et du cinéma, très affectés eux aussi par le coronavirus. Le groupe Armani nous montre ici que la frénésie des shows n’est peut-être pas si essentielle à la mode d’aujourd’hui et vient aussi réaffirme par la même occasion la prise de position de Giorgio Armani quand, dans sa lettre ouverte à WWD en Avril dernier, il appellait l’industrie de la mode à rompre avec un rythme de production “absurde” et “criminel” et à prendre la crise du coronavirus comme “une occasion unique de rectifier ce qui est biaisé”. C’est chose dite, chose faîte pour la maison Armani.