Photographe à l’esthétique singulière, entre mode et photojournalisme, le turc Olgaç Bozalp a traversé le Népal à la recherche d’un des chefs spirituels les plus adulés au monde après Ru Paul : le Bouddha. La légende dit qu’il n’a pas retrouvé le sage au sourire éternel au cours de son voyage, mais il en a ramené un livre de photographies, « Buddha Was Born Here », fraichement sorti cette semaine.

Inclassable, quelque part entre la photo de mode, le reportage et la portraiture classique, Olgaç Gozalp a su séduire le monde de l’art et celui de la mode avec ses clichés qui subliment des personnages qui n’auraient pas forcément leur place dans des séries mode aux yeux de la grande majorité des directeurs.rices de casting. Né à Konya en Turquie et basé à Londres, Olgaç a été exposé entre les murs de musées et galeries d’art à Istanbul, Los Angeles, Londres ou encore Berlin. Il a été publié dans des publications comme M le monde, Dazed, et a photographié des campagnes pour Alexander McQueen, Selfriges, Camper, Carven ou encore plus récemment GmbH. Passionné de théâtre depuis son enfant, il a gardé de ces années passées sur les bancs de l’école de théâtre de sa ville natale le goût et la maîtrise de la mise en scène qu’il met désormais au service de la photographie. Perpétuellement en quête de magie ordinaire, de la Jordanie à Singapour en passant par Le Cap en Afrique du Sud, ses images mélangent les races, les genres et les représentations. Sous son oeil, le banal devient beau et le convenu se fait étrange. « La mode montre toujours de jolies personnes dans des contextes classiques en train de porter les habits qu’elle cherche à promouvoir, et rarement ceux ou celles qui les portent réellement. Ce sont ces gens là que je cherche à montrer », explique Olgaç Ozalp quand on l’interroge sur l’intention derrière ses clichés non conventionnels. Dans ses clichés, les pépés des campagnes turcs et les bad boys des banlieues d’Istanbul mettent à l’amende les soeurs Hadid et autres mannequins des sempiternels clichés de mode. La singularité se mélange avec le second degrés et de là, jaillit le sublime.

Campagne GmbH 2022, photographe Olgaç Bozalp.
Pietro, Palermo, 2018.
Carven Pre-Fall 18, Istanbul, June 2018.
Camper Global Campaign, Cyprus, May 2021.

Alors qu’une grande partie du monde entier semble s’être lancé dans une quête spirituelle à coups de retraites de yoga ou d’ayahuasca pour les moins téméraires, Olgaç Bozalp, pour la réalisation de son premier recueil de photographies auto-publié, s’est dirigé vers l’est, sur les traces d’une des personnalités les plus famous de tous les temps : le bouddha, himself. Durant plusieurs semaines, le photographe turc a parcouru les villages et les campagnes d’un pays emprunt de spiritualité, le Népal. Intitulé « Buddha Was Born Here », ce premier recueil tente de capturer l’essence du pays natal de Bouddha -aka le « Bienheureux »- à travers la grandeur des paysages naturels himalayens et la modestie des népalais. Fidèle à son esthétique et avec le second degrés qui lui est propre, Olgaç Bozalp dépeint un pays emprunt d’une sagesse ancestrale où ses habitants trouvent paix et vérité au fond d’eux-mêmes. Et à y regarder de plus près, est-ce que ce serait par le sourire du bouddha qu’on aperçoit sur les visages des népalais photographiés par Olgaç ?
« Buddha Was Born Here » est disponible à l’achat en édition limitée dans certaines librairie et sur le site web d’Olgaç Bozalp.

« Buddha Was Born Here », Olgaç Bozalp, 2022.
« Buddha Was Born Here », Olgaç Bozalp, 2022.
« Buddha Was Born Here », Olgaç Bozalp, 2022.
« Buddha Was Born Here », Olgaç Bozalp, 2022.