Fendi FW23

C’est à Milan que le coup d’envoi de cette nouvelle Fashion Week Homme a été donné. Au programme : une semaine FW23 tout aussi luxe que fun, dominée par les mastodontes italiens (Prada, Gucci, Fendi) mais aussi trustée par la scène londonienne (JW Anderson, Martine Rose, Jordanluca, Charles Jeffrey Loverboy…). Récap’ en 8 points.

1. Gucci, Fendi, Prada : Le triangle d’or

GUCCI
Premier défilé de cette semaine de la mode milanaise, Gucci, présentait sa première collection post Alessandro Michele, pilotée par les équipes en interne. Résultat : c’est lisse, les textures sont fluides. Les basiques tee-shirts et débardeurs blancs, trenchs, marinières et cabans côtoient des pièces eighties comme un pantalon lamé, un jogging magenta ou des guêtres, portées sous une paire de boots roses et monogrammées. C’est propre et maîtrisé mais plus sage que ce à quoi nous avait habitué Michele. Vivement la suite qu’on voie ce qu’ils nous révervent.

FENDI
Chez Fendi, c’est tout “comfy”. On se love dans des écharpes-plaid et des ponchos en cachemire, twistés par des franges et des tops asymétriques pour l’inspi “Studio 54”. El tout dans un camaïeu de gris, de beige et de violet/pourpre. Sans oublier quelques pièces maîtresse en cuir. Normal c’est l’hiver et c’est l’Italie. Et ça Sylvia Fendi l’a bien compris.

PRADA
Sur le top du podium, la collection Prada, exclusivement constituées de it-pièces : le maxi-bomber satiné, la robe-tablier en cuir ou la veste-couette blanche sans col. Tout n’est que luxe et volupté pour le duo Miuccia Prada et Raf Simons, également inspirés par la chaleur et le confort. On remarque aussi des mini-sacs portés nonchalamment autour du cou (ça s’encanaille dites dont). Le tout avec un une sélection de touches de couleurs vives et attrayantes à faire péter n’importe quel nuancier pantone. 10s across the board. Grand prize : Prada !

2. La crise d’ado
Simon Cracker FW23, MSGM FW23, Family First FW23, Dsquared2 FW23, Charles Jeffrey Loverboy FW23.

Clubber, emo, gothique, sportif… Quelle que soit votre team, go pour la crise d’ado. Dsquared2 plante le décor : le set design du défilé ressemble à une chambre d’étudiant, recouverte d’affiches dont l’un des slogans « Let’s get stoned and have sex » illustre parfaitement le mood de cette collection mixte. Crop tops à messages, tailles basses et chapkas XXL, ambiance Paris Hilton et Lindsay Lohan, dans leur période clubbing et mug shots. Plutôt team free-party ? Chez Alyx, le label de Matthew Williams, également DA de Givenchy, on ressort le hoodie acide, les colliers à pics et les lunettes de soleil façon sortie d’after. Chez Charles Jefferey Loverboy (créateur anglais qui défilait pour la première fois à Milan) et Simon Cracker, on a plutôt à faire au “weird boy”, celui qui s’affirme par son excentricité. Enfin, côté “dieu du stade”, on s’inspire de MSGM et Family First où le chef de l’équipe de base-ball n’est plus ce mâle alpha idiot mais bien un être sensible, tout en veste teddy, en élégance et en finesse. Choisissez votre camp’.

3. Ça se torse !
Fendi FW23, Dsquared2 FW23, JW Anderson FW23, Magliano FW23.

De l’ultra décolleté au crop top, en passant par la maille translucide ou le corset, le torse est en bombe bébé. Et si on redoute le froid, on opte pour la parade de la transparence avec un top sheer calé sous de la laine pour créer un effet d’optique comme chez Fendi et Prada ou encore pour un corset en laine comme celui de Magliano qui couvre le ventre tout en dévoilant la poitrine. Plutôt team lingerie apparente, on s’inspire du top à dentelle de Dsquared2 ou du corset couleur chair chez Dolce & Gabbana. Tou.te.s à poil on a dit !

4. JW Anders-lol

Fidèle à sa marque de fabrique – des accessoires statement – et à son humour british, le designer nord-irlandais a encore une fois imposé son style radical. Body painting, claquettes grenouille, oreillers ou rouleaux de tissus portés sous le bras, les pièces absurdes ont rythmé le show… Au point d’éclipser les vêtements ? Avec ces silhouettes uniquement revêtues de slips en maille, à imprimé animalier pour certains, d’un tee-shirt trompe l’œil ou d’un blouson en peau, les silhouettes épurées et accessoirisées de Wellington-grenouille ou de boots punk à boucles, Jonathan W. Anderson fait un big up aux deux queens disparues (Elizabeth II et Vivienne Westwood) et tente d’aborder “le thème de la décroissance”. En produisant et en vendant encore une nouvelle collection ? Pas sûr que ce soit très cohérent mais on valide l’idée de passer un automne-hiver 2023/2024 à poil. De toute façon, il fera sûrement une chaleur à crever alors OSEF.

5. Se prendre une très (grande) veste
Prada FW23, K-Way FW23, MSGM FW23, Federico Cina FW23, Gucci FW23.

Un mot d’ordre pour l’hiver prochain : on se prend une maxi veste. Version sac de couchage chez K-way, bomber gonflé chez Prada ou manteau ras-du-sol chez Gucci, il faut miser sur la longueur. Qu’on ait besoin de confort et de s’enrouler dans un manteau-couverture comme chez Federico Cina, ou simplement de jouer avec les proportions comme chez Gucci où les manches trop longues se retroussent et les vestes de tailleur façon “trois tailles au-dessus” enveloppent des pantalons de costumes, extra larges eux-aussi, la démesure est sans limites. On n’est jamais trop large.

6. Minimalisme is the new maxi-trend
Zegna FW23, Giorgio Armani FW23, Fendi FW23, Family First FW23.

Autre moodboard de la saison : l’homme « beige » de la City, décontracté, un dimanche d’hiver à Central Park façon John Fitzgerald Kennedy Jr. dans les années 90. Des lignes épurées, des coupes droites, des matières luxueuses (cachemire, tweed, cuir) et une palette granite et beige comme dans les collections d’Emporio Armani, Zegna, Fendi, Georgio Armani, ou encore Missoni. Le twist de 2023 ? Les jeux de superpositions qui consistent à cumuler un col roulé ou un col polo, sous un pull, sous un gilet, sous une veste, sous un manteau, etc. Autres pièces phares des nineties : la veste en cuir trois quart, la cravate ou la casquette Kangol, vue chez Family First ou Emporio Armani.

7. That’s 70’s show
Etro FW23, Prada FW23, Etro FW23.

Pour sa première collection Homme chez Etro, Marco Di Vicenzo a vu juste avec un moodboard sexy-seventies parsemé de mailles ajourées, des tricots brodés de fleurs, des gilets loose ou encore des ensembles à carreaux ou psychédélique, le tout décliné dans un nuancier sépia. L’une des pièces maîtresses reste ce jean patte d’eph, porté avec des sabots cloutés et un top en crochet à fleurs, ambiance Ashton Kutcher mais version punk anglais. Chez Prada, le col pelle à tarte hyper pointu sur chemise bicolore, fait remonter la fièvre du samedi soir pour un effet John Travolta, la boule à facettes en moins, l’énergie carrée du tailoring en plus. Mood.

8. Faire salon au Pitti Uomo
Martine Rose FW23.

En marge des défilés milanais, le salon de la mode masculine, organisé à Florence, a lui aussi mis à l’honneur la jeune garde de la création britannique, à commencer par Martine Rose. Pour l’occasion, l’invitée d’honneur du Pitti Uomo, passée par Balenciaga et pressentie comme la relève de Virgil Abloh chez Louis Vuitton, a présenté une collection inspirée de l’italo house, mêlant savoir-faire italien et vibes chav : du workwear paré de vestes de sports et maillots de foot, des pantalons cargo et des franges. Le Pitti Uomo a aussi lancé son espace PittiPets, exposant vêtements et accessoires pointus pour les animaux de compagnie. La nouvelle manne de la mode ?