A l’origine, Colette c’était le rêve de Colette Rousseaux, fille de poissonniers, de tenir un lieu avec sa fille, Sarah (Andelman), où cohabiteraient art, mode, beauté, culture, design et musique, où on pourrait déjeuner et passer la journée entière. En 1997, Paris était dans le creux de la vague et un peu à la ramasse niveau grands magasins comparé à Londres, New York ou Tokyo. Le duo mère-fille gagnant avait pris sous le bras un co-frondateur, Milan Vukmirovic, qui est ensuite parti en 2002 pour devenir designer en chef de Gucci (sous Tom Ford), puis directeur de création pour Jil Sander. L’idée était simple: proposer des produits inexistants en France pour attirer un public en quête de découverte et d’originalité.
Avec ses produits qui semblaient venir tout droit du turfu, ses décors et ses vitrines atypiques, Colette s’est imposée comme une référence autant pour les Parisiens que pour le reste du monde. On y venait trouver un CD inédit en Europe, un vêtement de créateur inconnu mais qui deviendrait grand (Mary Katrantzou, Christopher Kane, Kim Jones…), les baskets introuvables ailleurs, un gadget geek ultra pointu ou un taille crayon improbable. Bref, dans n’importe quel domaine, la curation de produits mettait à chaque fois dans le mille à l’heure où Internet n’en était qu’à ses balbutiements. Et pour être toujours un temps en avance, la team Colette avait le don d’envoyer du lourd niveau collabs, entre autres, l’Apple Watch présentée en avant-première en Septembre 2014 et toute une ribambelle de sneakers inoubliables (New Balance, Asics, Reebok,…). Ajoutez à cela un restaurant, le Water Bar, avec des plats bons et à des prix raisonnables et vous avez la recette d’un succès mondial.