Pour présenter sa collection Cruise 2026, la directrice des collections féminines de Dior a choisi d’investir la Villa Albani Torlonia au cœur de la capitale italienne. Un moment suspendu empreint de références historiques et cinématographiques.

Tous les chemins mènent à Rome et celui de la mode aussi, à en croire le dernier défilé croisière 2026 de la maison Christian Dior. Une sorte d’évidence pour Maria Grazia Chiuri qui est née et a grandi dans la capitale italienne qui reste pour elle un lieu de mémoire et d’imagination. C’est d’ailleurs la première fois que la directrice artistique des collections féminines de Dior y a présenté une collection depuis qu’elle a été nommée à la tête de la maison française.

Un retour aux sources pensé comme une “bella confusione” (une belle confusion en français), terme inspiré de l’expression proposée un jour par le scénariste Ennio Flaiano comme titre pour le film 8½ de Federico Fellini. Avec ça comme point de départ, on ne pouvait s’attendre qu’à un événement créatif grandiose mélangeant les références entre mode et costume, et entre histoire et cinéma.

C’est donc au sein de la Villa Albani Torlonia que Maria Grazia Chiuri a mis en scène cette collection dont la vision principale trouve racine dans la figure d’Anna Laetitia Pecci, plus connue sous le nom de Mimi Pecci Blunt, une aristocrate du XXe siècle, mécène des arts et fondatrice du Teatro della Cometa, un théâtre historique que Maria Grazia Chiuri, avec sa fille Rachele Regini, a récemment acheté et restauré. Connue pour ses bals masqués — notamment le célèbre Bal Blanc, (où les convives venaient habillé·e·s de blanc, logique), Mimi était un peu la socialite du siècle dernier en mode Eddy Barclay mais version bien plus chic, avec des événements mêlant l’art, la performance et le spectacle mondain.

Résultat, Maria Grazia Chiuri a ressuscité cet esprit de fête et de glam à travers son propre bal, avec un défilé dans les jardins de la Villa au travers d’une mise en scène onirique dans laquelle elle a demandé aux quelques invitées chanceuses du show de venir tout de blanc vêtues, alors que leurs homologues masculins devaient venir habillés de noir. Un contraste volontairement marqué qu’on a retrouvé au sein de la collection : de longues robes amples en velours et dentelles évoquant de façon contemporaine le costume historique, des vestes militaires et des robes inspirées de chasubles, des robes courtes en velours noir et rouge rendant hommage aux sœurs Fontana (connues pour avoir habillé Anita Ekberg dans “La Dolce Vita” ; le tout dans des matières comme le brocart, la soie ou la tarlatane. Bref, soient tous les éléments propices pour créer un moment suspendu et onirique. Maria Grazia Chiuri a beau être ancrée dans la réalité et dans l’histoire, elle sait toujours comment nous faire rêver.