DÉFILÉ PRADA A/W 2020
Article publié
le 26 février 2020
Les défilés sont probablement devenus aussi nombreux et difficiles à suivre que tous les épisodes d’une saison entière de Game of Thrones. Heureusement, Mixte est là pour vous dire quoi retenir de la dernière fashion week automne-hiver 2020 de Milan.
Pour présenter sa collection automne-hiver 2020, le directeur artistique de Gucci Alessandro Michele a convié ses invités dans les coulisses de son défilé. Dès l’arrivée, ces entraient dans les coulisses du show, observant les mannequins, vêtus de peignoirs blancs, en train de se faire maquiller. Quelques instants plus tard, un carousel géant se met à tourner laissant apparaître les mannequins en train d’être habillés et stylisés par toutes les petites mains de la maison Gucci. Le tout avec le boléro de Ravel en fond sonore. Une belle façon de rendre hommage aux figures de l’ombre de la mode mais aussi d’offrir une vision singulière du processus de création d’un défilé.
DÉFILÉ GUCCI A/W 2020
Au sein de la fondation Prada, la marque a présenté son défilé dans un décor conçu par le studio d’architecture OMA de Rotterdam qui avait ainsi placé le public au-dessus du podium. L’occasion de voir de haut une collection empreinte de “glamour et de surréalisme”. “La référence principale de cette collection est cette époque formidable de la Sécession viennoise où les intellectuels, les artistes, les ouvriers et artisans travaillaient ensemble pour créer quelque chose de nouveau”, a déclaré Muccia Prada dans les coulisses du défilé. Et le lendemain du show, surprise : Raf Simons rejoindra la maison italienne en tant que co-directeur artistique la saison prochaine. Surréel.
DÉFILÉ PRADA A/W 2020
Jeremy Scott a encore frappé. Pour sa dernière collection, le créateur américain s’est “inspiré” du style baroque et rococo du XVIIIe siècle à la cours de Versailles. Résultat : Kaia Gerber, Bella et Gigi Hadid ainsi que Jourdan Dunn ont toutes débarqué sur le podium façon Marie-Antoinette des temps modernes. “Qu’ils mangent de la brioche” pouvait-on deviner à leur attitude et à leur façon de marcher.
DÉFILÉ MOSCHINO A/W 2020
Pour présenter sa nouvelle collection, Fendi a fait construire un décor aux allures de boudoir avec sièges et moquette de velours rose poudré. «Pour parler de féminité aujourd’hui je voulais partir des codes qui l’ont définie pendant des décennies. Le rose considéré comme une couleur de femmes, les tissus voilés, les porte-jarretelles, la dentelle, la lingerie, l’esprit boudoir opposé à l’esprit de la féminité d’aujourd’hui, forte, à travers la flanelle grise, les vestes de femmes qui travaillent, le cuir motard», a expliqué la créatrice Silvia Venturini Fendi au sortir du défilé.
DÉFILÉ FENDI A/W 2020
“L’idée n’est pas de revisiter le passé. Notre mode doit nous sembler juste et dans l’air du temps et, en cela, c’est Jil Sander”, expliquent Lucie et Luke Meier à la direction artistique de la maison depuis trois ans. Cette saison, ils ont présenté une collection élégante aux accents féminins-masculins (bijoux, robes longues, sacs structurées, tricot, vestes oversize, bottes “molles”) et ont fait asseoir leurs mannequins dans un jeu de chaises musicales hyper-détaillé.
DÉFILÉ JIL SANDER A/W 2020
L’engouement pour la marque italienne dirigée d’une main de maître depuis trois saisons par Daniel Lee, ne faiblit pas. La plateforme de recherche de mode mondiale Lyst a d’ailleurs classé la marque dans les nouveautés les plus excitantes de la saison. Pour ce troisième défilé, Daniel Lee a dévoilé des silhouettes épurées avec une palette oscillant entre le noir, le rouge, le vert anis et le nude. Avec une salve de détails bluffants (franges XXL, matières scintillantes, tressage des tissus etc).
DÉFILÉ BOTTEGA VENETA A/W 2020
Si les podiums milanais restent les leaders du prêt-à-porter commercial sexy et/ou “lady like”, certaines audaces sont à relever cette saison à l’image de Prada et sa réflexion historico-philo-socio sur le vêtement, Diesel et son show façon conf’ call sur écrans géants, ou encore Avavav où le public a jeté des ordures sur les mannequins (oui, oui). Récap’ en 8 points.
En troisième position du classico de la mode, Milan brille souvent par ses grosses maisons qui assurent le show (Gucci, Fendi, Prada, Bottega Veneta), un parterre de célébrités (Kylie Jenner, Rosalia, etc) et une vibe toujours aussi chic’n’bling. Si cette semaine de la mode n’a pas surpris par ses propositions créatives, elle a le mérite d’avoir diverti grâce à des shows arty et mémorables.
De Simone Rocha à Beyoncé, en passant par Schiaparelli, Jil Sander et Doja Cat, le cheveu pare désormais tous les accessoires de la saison au point de devenir la nouvelle étoffe que tout le monde s’arrache. Décryptage d’une matière qui fait décidément tourner toutes les têtes.