Chanel SS26

Après un mercato épique et son lot de premières fois (Matthieu Blazy chez Chanel, Jonathan Anderson chez Dior, Pierpaolo Piccioli chez Balenciaga…), Paris vient de clore la “fashion week de la décennie”. Retour sur une édition riche et galvanisante où les poids lourds du luxe tout comme la jeune création ont indéniablement réussi à marquer les esprits. Récap en 15 points.

1. Toute toute première fois
Dior SS26

Dior par Jonathan Anderson
Pour son intronisation côté womenswear chez Dior, Jonathan Anderson arrive par la grande porte : d’abord en habillant son show d’un film réalisé par Adam Curtis revenant sur ses prédécesseur·e·s, puis en s’appropriant le patrimoine maison en grandes pompes. De la veste Bar cropped, des nœuds, des robes New Look, passés à la sauce conceptuelle du directeur créatif : des chapeaux sculpturaux façon cornette réalisé par Stephen Jones, des chaussures organiques, des jeux de volumes, du mini. Le statement : Les néo capes en mailles ajourées, la vestale Raëlienne ou le pull à motif. Une passation maîtrisée qui annonce du bon pour la suite et sans doute de quoi redire Dior J’adiore.

Chanel SS26

Chanel par Matthieu Blazy
Don’t gag ! Avec sa toute première collection pour Chanel, Matthieu Blazy a cassé internet et par la même occasion consacré son statut de légende de la mode. Avec plus de 70 silhouettes, la collection que tout le monde attendait s’est révélée à la hauteur des espérances, sinon au-delà. Inspirés par l’héritage de la maison et centrés sur les textures, les looks Chanel printemps-été 2026 semblaient véritablement célébrer les femmes en s’attachant à la façon dont les vêtements bougent réellement quand elles les portent. Résultat : une leçon magistrale de style et de savoir-faire réinventant les codes emblématiques de la maison (le tailoring, le tweed, les broderies, les bijoux, les accessoires, la plumasserie, le flou années 1920 etc), le tout dans un esprit joyeux et ludique au summum du chic et de la modernité ; comme l’incarnait notamment la bande-son du show avec ce magnifique remix de “Caroline” par MC Solaar. 10s across the board.

Balenciaga SS26

Balenciaga par Pierpaolo Piccioli
Fini l’ambiance d’after de teuf post-soviétique, après l’era Demna, il fallait marquer une rupture franche et aller débusquer Pierpaolo Piccioli chez Valentino en est une. Pour son premier défilé, exit le sportswear et les effluves de poppers, le nouveau directeur artistique revient à un style plus Cristobal Core. D’abord, en allant chercher dans les archives maison du côté de la Sack Dress de 1957 puis en misant sur la grâce structurée : chemises XXL à traîne, lignes droites, capes monolithes ou mix de volumes. On retrouve un peu de romantisme distillé : quelques plumes légères et des fleurs brodées en color block ? Moins chaotique mais assez mystique. Un reboot prometteur.

Loewe SS26

Loewe par Jack McCollough et Lazaro Hernandez
Passer après Jonathan Anderson pour reprendre la direction artistique de Loewe s’annonçait aussi compliqué que de former un gouvernement pour Sébastien Lecornu. Mais heureusement Jack McCollough et Lazaro Hernandez (les fondateurs de Proenza Schouler) ont relevé le défi haut la main, tout en apportant leur propre patte à l’univers de la marque espagnole, notamment en revenant aux racines de cette dernière avec une collection inspirée du tableau d’Ellsworth Kelly de 1989, “Yellow Panel with Red Curve”. Imprégnés de couleurs primaires, de rayures ludiques et de coupes architecturales, les silhouettes donnaient l’impression d’une femme ultra-déter prête à rentrer dans la saison estivale, entre deux plongeons, une sieste crapuleuse et un passage à la dernière expo au musée d’art moderne du coin (comme le montraient les cheveux mouillées en arrière, les robes “serviettes de plage” ou encore les torse nus recouverts nonchalamment d’un pull sur les épaules). Vamos !

Maison Margiela SS26

Maison Margiela par Glenn Martens
Pour ses débuts dans le prêt-à-porter chez Maison Margiela après une première collection Couture qui avait killé le fashion game en juillet, Glenn Martens continue ici de convoquer les réf cultes de la marque. Pour le set du défilé, le créateur flamand a donc fait appel à un orchestre de 61 enfants, qui fait écho (littéralement) aux débuts de Martin Margiela, qui pour son premier défilé en 1989 avait laissé les enfants du quartier organiser un mini-concert. Un moment mim’s contrebalancé par des mannequins arborant des écarteurs de bouches pour un effet sourire forcé(ment) étrange. Côté mode, Martens rappelle qu’il est lui aussi belge flamand : au menu, de l’austérité – du noir, du long, du cuir – mais aussi des pièces plus douces comme des imprimés fleuris ou carrément plus conceptuelles comme des tops glossy rigides façon concours de tee shirts mouillés séchés.. Le vestiaire idéal pour passer de la galerie d’art à la teuf techno de zone industrielle et montrer qu’on est partout. Bref, du Margiela coded mais avec la touche personnelle de Glenn. À suivre.

Celine SS26

Celine par Michael Rider
Dans cette ère post Hedi Slimane, Michael Rider a présenté sa première collection printemps-été (celle présentée à Paris en juillet était une pré-col) au Parc de Saint-Cloud, ambiance “un dimanche au vert”. De son expérience auprès de Phoebe Philo dans cette même maison et de celle à la femme chez Polo Ralph Lauren, le créateur a gardé le sens du féminin taillé, des mini robes sixties, des combos chemises-vestes mais aussi des maillots de sports satinés pour certains looks. Côté accessoires, les étoles de soie, les ceintures à multi boucles, les gants blancs et les casques de vélo, donnent une allure très parisienne (pardon si ça vous fait fredonner Maître Gims pour le reste de la journée) aussi bien aux silhouettes féminines que masculines. Bilan : les deux rives de la capitale cohabitent à la perfection, entre l’esprit rock’n’roll laissé par Slimane et une vibe plus bourgeoise que Michael Rider a su remettre au goût du jour.

Carven SS26

Carven par Mark Thomas
Dédiée à l’été parisien, la première collection de Mark Thomas pour Carven est un appel à l’amplitude et au réconfort. Celui qui succède à Louise Trotter (partie chez Bottega Veneta), a donc présenté sa première collection printemps-été tout en douceur. Slip dress en satin, textiles de maison en coton, draps, taies, mouchoirs, liserets de dentelle, jeux de transparences et broderies anglaises : ici, l’élégance se trouve au saut du lit avec pour appel au monde extérieur, des trenchs larges, vestes coupe-vent à zip et autres touches de vinyle. Certaines épaules sont découvertes nonchalamment, parfois les hauts se superposent, et le tout est d’une allure ultra chic et décontractée.

Mugler SS26

Mugler par Miguel Castro Freita
N’en déplaise à Taylor Swift, son (mauvais) dernier album a beau s’appeler “The Life of a Showgirl”, c’est sur le défilé Mugler que l’on retrouve la vraie inspiration meneuse de revue de Vegas. Pour sa première collection, Miguel Castro Freitas joue beaucoup (trop ?) avec la grammaire de la maison : du latex fétichiste, du glamour revisité avec des tailleurs Film Noir hollywoodien (33, 34, 43), des plumes façon oiseau de paradis (16, 19) ou encore une robe transparente aux étoiles argentées, retenue par des piercinges aux tétons (36). Des looks camp, assagis par une palette de nude et de noir, histoire de laisser parler la silhouette maison : épaules structurées – marquées ou décolletées – et taille serrée effet BBL. Bref, ça part un peu dans tous les sens, comme si Miguel Castro Freitas voulait bien nous faire comprendre qu’il a la ref. À suivre.

Isabel Marant SS26

Isabel Marant par Kim Bekker
Après quelques saisons de passation, c’est le moment de l’autonomie pour Kim Bekker, nouvelle directrice artistique d’Isabel Marant, enfin solo aux manettes. Alors, elle est comment la nouvelle femme Marant ? Pour le moment, assez similaire à celle d’avant – un peu comme quand Eddy de Secret Story nous expliquait vouloir appeler un garçon History et une fille History. Dans le vestiaire de la cool girl Marantesque : de la vibe baroudeuse, du mini, de la blouse bohème… Tout pour montrer qu’on ne craint ni les contrées lointaines, ni les punaises de lit d’auberges de jeunesse de backpacker. Pour la saison prochaine, on enfile donc son meilleur outfit de voyageuse, plus saharienne Saint Laurent que looks de teufeuse sortie de Sirat.

2. Les mastodontes
Miu Miu SS26

La travailleuse de Miu Miu
Pour la saison prochaine, Miu Miu envoie tout le monde au charbon (la France de Macron on vous dit) avec une collection centrée autour du tablier de travailleuse. Du tablier, mais aussi de la chasuble 1970’s ou ajourée, de la robe de dame de cantine mais évidemment intello chic, un peu comme Delphine Seyrig qui épluche ses pommes de terre avec application et brushing impeccable dans Jeanne Dielman de Chantal Akerman. Parmi les déclinaisons proposées, on opte pour le tablier à gros rivets bijoux, en cuir volanté, mini, en cuir et broderie kinky. L’inspi parfaite pour remettre un peu de fun dans l’open space.

Hermès SS26

La Lara Croft équestre d’Hermès
Pour cette nouvelle saison, Nadège Vanhee amplifie encore l’aura d’Hermès avec son ADN de sophistication, de sensorialité et de sensualité. Le mood ? Une amazone bottée façon Lara Croft au manège d’équitation. Du daim souple, du cuir dans tous ses états (glacé, surpiqué, lacé…) agrémentés de détails bouillants comme des harnais réinventés zips sur la poitrine, des bustiers lacés ou encore les iconiques Carrés réinventés en couvre-seins. Le résultat ? Évidemment chic, voire même assez hot, une version upgradée du sexy.

Louis Vuitton SS26

Le luxe d’intérieur selon Louis Vuitton
Et si l’intimité était une forme de luxe ? C’est le parti pris de Nicolas Ghesquière qui, pour sa nouvelle collection SS26 pour Louis Vuitton, a exploré la beauté d’une garde-robe “intérieure”. Présenté dans les anciens appartements d’été d’Anne d’Autriche au Louvre, le défilé a abordé le vêtement comme une extension de la vie privée, plutôt que comme une simple mise en scène publique. Résultat, la collection mêlait des références au loungewear avec des soies, des peignoirs et des silhouettes décontractées, le tout associé à des vestes structurées et des pièces en cuir, soulignant la polyvalence et l’autonomie personnelle. Bref, idéal pour une petite journée de télétravail à la maison (cela dit, quand on peut s’offrir une telle garde-robe, on a rarement besoin de travailler…)

Givenchy SS26

Le moment suspendu de Givenchy
Comment faire rimer structure et légèreté ? Pour sa deuxième saison aux commandes, Sarah Burton propose une collection où tout semble suspendu. Un mix de volumes retenus par des bretelles spaghetti, des bandeaux et des jupes longues comme cousues sur les hanches, des blazers déstructurés suivis de robes à plumes légères. Le tailoring se précise, les silhouettes jouent la féminité avec subtilité et la palette y va franco sur le côté tchikita : du noir profond, du blanc lumineux, du rouge bold, avec les bons détails sexy (du court, des épaules nues…). Résultat ? Un mix de rigueur et de nonchalance ultra désirable, toujours sans forcer. Parfait pour se laisser porter par le flow façon Fille du vent.

Saint Laurent SS26

Le cruising historique à la Saint Laurent
Au pied de la Tour Eiffel, Saint Laurent a twisté les codes de la bourgeoise sexy années 1970 : des jupes crayons en cuir, des perfectos bigger than life, des trench en nylon glossy, mais aussi des lavallières blanches revues et corrigées façon noeud XXL (pour une petite touche de romantisme bienvenue). Vous reprendrez bien un peu de drama ? Alors direction les incroyables robes longues en nylon qui ont clos le show et qui ont provoqué un gag général avec leurs volants et leurs manches ballon, directement sorties de films épiques, façon “La Reine Margot”, “Peau d’Âne” ou “Pauvres créatures”. Un grand spectacle assez excitant surtout qu’on sait que la collection était en fait principalement inspirée du lieu historique de cruising gay qu’est le jardin des Tuileries à la nuit tombée et où allait traîner YSL en after avec ses potes. Tiens, tiens…

Dries Van Noten SS26

La femme mix & match de Dries Van Noten
Pour sa deuxième collection féminine, Julian Klausner qui succède au créateur fondateur éponyme de la maison, a maintenu la barre, déjà placée haute la saison dernière. Une première partie de la collection historico-moderne, baroque et lumineuse, mélange manteaux à broderies, chemises à jabot, mousselines à plumetis, mini crinolines et volants en tous genres. Puis, elle glisse vers un festival d’imprimés pop seventies, colorés et psychédéliques chers à la maison. Des mini franges et le cheveu messy, des bijoux bling portés en accumulation autour du cou, des sneakers plates et colorées soulignent l’anachronisme d’une collection qui joue à la perfection la symphonie du mix and match à la Dries Van Noten.

Alaïa SS26

La chrysalide d’Alaïa
“Je voulais des vêtements qui pleurent”, c’est la définition donnée par Pieter Mulier pour expliquer sa ligne conductrice. Pour la saison prochaine, chez Alaïa, tout est dans le jeu de jambes : asymétrique, fendues, plumées, voire mêmes, toutes en jambières (un mot qu’on n’a pas écrit depuis longtemps) frangées. Vous vous dites encore une énième collection sexy ouhlala ? Pas du tout. Pour saisir toute la nuance du moment, on alterne attitude Boss Lady prête à marcher sur le monde, pièces organiques comme un plastron transparent et robes cocon ou autres chrysalides post-éclosion pour se retirer du tumulte en renaissant différemment. Yallah Alaïa !

Agnès b. SS26

Les 50 ans d’Agnès b.
Croyez-le ou non, mais cette année Agnès b. a fêté ses 50 ans de carrière. Une longévité à marquer d’une pierre blanche, particulièrement en ce qui concerne cette marque indépendante fondé et dirigée par une femme, d’autant plus à l’heure où les hommes trustent encore et toujours les postes de directeurs artistiques. Afin de célébrer cette histoire en beauté, Agnès b. a fait défiler une multitude de silhouettes reprenant les codes classiques de son esthétique (denim, tailoring, flou, imprimé psyché…) notamment grâce à l’aide de M et Oxmo Puccino ou encore d’Hugo Marchand, danseur étoile de l’Opéra de Paris qui a fait quelques entrechats sur le catwalk.

3. Les confirmations
Meryll Rogge SS26

Les identités mouvantes de Meryll Rogge
Les yeux du monde de la mode sont d’autant plus rivés sur Meryll Rogge depuis qu’elle a été annoncée comme la nouvelle directrice artistique de Marni et qu’elle a remporté le Grand Prix de l’Andam cette année. En attendant qu’elle dévoile sa première collection pour la marque italienne, Meryll continue d’enchanter la mode avec sa propre marque. Présentée en clôture de la fashion week, sa collection, intitulée “I’m Not Wild”, nous emmenait dans une exploration des multiples facettes de la vie, inspirée de l’autobiographie de Cookie Mueller, “Walking Through Clear Water in a Pool Painted Black”. Une façon pour la créatrice belge d’illustrer la manière dont les vêtements peuvent devenir une collection de souvenirs extraordinaires, nés de la vie quotidienne. Alors qu’elle présentait aussi ses toutes premières silhouettes masculines, on a eu droit à un florilège d’identités mouvantes concrétisés par de la dentelle superposée à des robes en satin vert citron, des chemises à rayures masculines, des gilets en maille boutonnés, des trench-coats croisés, un blouson bomber bleu, des mini-shorts ultra-courts, ou encore une robe teddy cobalt ; tou·te·s témoins de cette liberté totale qu’on a pour se réinventer encore et encore. Bref, c’était à la fois glam, brut et audacieux.

Julie Kegels SS26

La fille pressée selon Julie Kegels
Organisé sous la station de métro aérien Passy, dans le 16e arrondissement, le premier défilé officiel de Julie Kegels au calendrier parisien avait pour but de montrer l’ambivalance qui obsède sa créatrice : celle d’une femme qui oscille sans cette entre la working girl et la party girl ; et qui passe d’un statut à un autre en un claquement de doigts. Résultat, ici la femme Julie Kegels court partout, se dépêche de se préparer, de s’habiller et de se maquiller : housse de pressing nonchalamment portée sur l’épaule, chemise mal boutonnée ou tâchée de maquillage, robe froisée, bretelles mal nouées, culotte apparente sous jupe transparente… Un show fun, mémorable mais surtout profond car avec cette collection pensée comme une critique des injonctions faites aux femmes, Julie Kegels confirme son statut de créatrice qui pense la mode avant tout comme un enjeu de société. Werk.

Christopher Esber SS26

La femme corpo-détente par Christopher Esber
Deux ans après son premier défilé parisien et fort d’un Grand Prix de l’ANDAM quelques temps après, Christopher Esber continue de s’imposer. Le dernier jour de la Fashion Week parisienne, le créateur australien a donc dévoilé sa collection Printemps-Été 2026 au sein de l’Ambassade d’Australie. Soit 45 silhouettes mi-tropicales, mi-sexy, mi-corporate pensées à la fois pour les vacances comme pour le boulot : chemise, costume, jupe bien coupée, tailleur assoupli agrémenté de voiles légers, ceintures-bijoux, pantalon brodé d’écailles, flanelle, dentelle, cuir, maillots de bains, sandales… Ici, les matières, les styles et les coupes dialoguent pour offrir un vestiaire complet tout en un aux femmes qui ont autant la tête dans le guidon que dans les nuages. Smart.

Benmoyal SS26

La Gen-Z girl de Benmoyal
Connu pour être l’un des designers les plus en phase avec le concept d’upcycling et de mode circulaire, Benjamin Benmoyal finit cette saison d’entamer le rebranding de sa marque. Et ça lui va très bien. Pour le printemps-été 2026, le designer, qui s’est associé à Nona Source, a proposé une collection super désirable et moderne qui prend son inspiration dans l’idée d’une Gen-Z girl piochant dans le dressing de sa grand-mère. Résultat ? Une collection complète qui mixe tout ça ensemble et qui propose des silhouettes à imprimés floraux évoquant des papiers peints anciens, des dentelles et des détails crochetés à la main, avec des tracksuits, du denim et des tweeds fabriqués à partir de stocks dormants de fils. Sans oublier un styling impeccable qui donnent à certaines silhouettes une vibe très Miu Miu ou Chanel revisitées à la sauce 2025. Bingo.

4. Sous le soleil
Courrèges SS26

Parler de soleil pour une collection printemps-été semblerait assez obvie (“Sun for summer ? Groundbreaking !”, pourrait balancer Miranda Priestley). Pourtant, on peut toujours compter sur Courrèges pour élever le débat stylistique et proposer une mode qui flirte toujours avec l’aspect philosophique et les préoccupations sociétales de notre monde. Baptisée “Blinded by the sun”, la collection réalisée par Nicolas di Felice, avec l’aide de son acolyte Roderick Buijs, était pensée pour littéralement retranscrire une vague de chaleur allant de 21 à 30 degrés. Résultat, à chaque montée de température correspondait un changement d’ambiance, de palette de couleurs et de textures. D’abord 21 degrés avec des bleus givrés, des crèmes et des transparences pâles, suivis ensuite pour les 24 degrés de maillots de bain intégrés à des robes aux découpes profondes. À 26 degrés, apparaissaient des pièces utilitaires comme des vestes sahariennes pour enfin terminer à 30 degrés avec des robes en jersey, soie et sequins, confectionnés comme des pare-soleil pour se protéger des UV. À l’heure où la planète est littéralement en surchauffe et où de plus en plus de personnes sont obsédées par la notoriété et la lumière — au point de se cramer les ailes comme Icare qui s’est trop rapproché du soleil — la collection SS26 de Courrèges tape dans le mille.

Coperni SS26, Givenchy SS26, Rabanne SS26, Isabel Marant SS26, Niccolo Pasqualetti SS26, Chloé SS26

Cette vibe plein été, marquée par les chaleurs extrêmes, la plage et la peau apparente et dorée (cramée ?) par le soleil s’est aussi retrouvée chez de nombreuses marques comme chez Rabanne où la collection SS26 oscillait entre optimisme estival de façade et pressentiment de bouleversements avec des maillots de bain années 1950 et un maquillage des joues “coup de soleil”. Idem chez Isabel Marant, Givenchy ou Hermès où on a pu découvrir des silhouettes de plages (maillot de bain, brassière, foulard). alors que chez Balmain ou Loewe, on a eu droit à des robes serviettes ou coquillages. Le tout pendant que Victoria Beckham proposait une robe avec des traces de terracotta et Dries van Noten de longues robes de plages diaphanes et colorées.

Loewe SS26, Victoria Beckham SS26, Dries Van Noten SS26, Balmain SS26
5. La jeune garde fait de la performance
Zomer SS26

En ce qui concerne la mode spectacle et tout ce que cela comporte de performance, de happening et de théâtralité, on peut décidément compter sur la jeune garde de designers présent·e·s au calendrier parisien. D’abord avec Zomer qui a proposé un défilé “coming of age”. Ici la femme Zomer grandit et s’affirme (tailoring, longues robes, noeud lavallière) mais n’oublie pas son côté fun pour autant puisque les mannequins du show étaient invitées à marcher dans une énorme palette de peinture afin de laisser des traces de pas sur le catwalk. Un côté espiègle renforcé par certaines silhouettes avec des accessoires géants comme une méga bague diamantée ou une boucle de ceinture XXL.

Marie-Adam Leenaerdt SS26

Chez Marie Adam-Leenaerdt, la femme 2026 est une voyageuse pressée qui va d’aéroport en aéroport. En témoigne le décor du show qui reprenait la scénographique labyrinthique des longues files d’attentes d’un aéroport. Côté vêtement, ça donne une femme au style hétéroclite et pressée qui s’est habillée à la va-vite en oubliant par exemple de fermer sa ceinture. L’espièglerie était poussée au max avec cette mannequin défilant avec une grosse valise à roulette de 30kg entourée de film plastique noir. Attention à l’excédent bagage.

Abra SS26

Grande obsession de la saison, l’exploration de la garde-robe de la femme au quotidien se retrouve aussi chez Abra, marque fondée par Abraham Ortuño. En revisitant les archétypes de la mode (veste, robe, pantalon, tailoring etc), Abra cherche à s’interroger sur la perfection du vêtement et comment il peut être réinventé. Et pour ce faire, il a choisi de présenter sa collection autour d’une présentation avec des mannequins de boutiques rétro et kitsch à souhait disposés en cercle au sein des locaux de Dover Street Market. La meilleure mise en abîme mode de la saison.

Vaillant SS26

Dans un style plus classique, Alice Vaillant, créatrice de la marque Vaillant, a investi l’auditorium de l’Opéra Bastille afin de présenter sa collection printemps-été 2026. Ancienne danseuse formée à l’Opéra de Paris, la créatrice a dévoilé une série de silhouettes romantiques et sensuelles arborant notamment de la dentelle, des plumes, des couleurs vives et des volants. Tout ça pendant que sur la scène un couple de danseur·se·s performait devant les invités au son d’un musicien jouant du piano. C’était beau et doux.

Façon Jacmin SS26

Dans un registre opposé bien plus destroy et badass, direction Façon Jacmin qui a présenté sa collection SS26 comme s’il s’agissait d’un after. Baptisée “The morning after” (logique), la collection racontait ce moment à l’aube où les couche-tard rentrent défoncé·e·s de leur soirée. Résultat, la présentation mettait en scène des mannequins au bout du rouleau : cheveux défaits, maquillage brouillé, vêtements mal mis. Avec en ligne de mire un dilemme décisif : prendre un dernier bump pour la route ou prendre le premier métro pour rentrer à la maison.

Paula Canovas del Vas SS26

Pour finir dans cette série de mode performance, direction Paula Canovas del Vas. La créatrice espagnole a littéralement transformé un camion en salle de bain surréaliste. Ce dernier, au parois transparentes, déambulait en plein Paris et questionnait ainsi notre rapport à l’intimité et à la privauté, alors des mannequins reproduisaient une scène de vie lambda entre copines : l’une sur les toilettes en train de pisser, quand d’autres se maquillaient ou lisaient un journal dans la baignoire. La mode est-elle vraiment une forme d’art ? CQFD.

6. Rencontres du troisième type
Thom Browne SS26

Après quelques saisons d’absence, le patron de la mode américaine Thom Browne est revenu en grandes pompes à Paris. Et même s’il a dû défiler entre les mastodontes Miu Miu et Chanel, il a réussi à marquer les esprits avec une collection mêlant absurde, surréalisme et théâtralité au max. Pensé comme un débarquement d’extraterrestres tout juste arrivés sur Terre (on a adoré les mannequins qui ont distribué des pancartes “We come in peace” à Anna Wintour herself), le défilé dévoilait les silhouettes preppy classiques du créateur mais en version augmentées avec bras et jambes supplémentaires, casques d’aliens, palettes d’enchères numériques ou encore platform shoes vertigineuses. Le tout sur une bande-son mêlant grands classiques de la musique classique et sample de la B.O du film “Rencontres du troisième type” de Steven Spielberg. Du grand Thom Browne.

Grounds SS26

Une vibe alien qu’on a aussi retrouvé chez Grounds, la marque de sneakers créée par Mikio Sakabe. Connu pour sa touche de surréalisme, le label japonais a dévoilé hors calendrier son tout premier défilé à la Fashion Week de Paris avec des vêtements déchirés, salis, gonflés, ou encore étirés et allongés à l’image des manches XXL de certaines silhouettes qui traînaient presque sur le sol. Même les plus petits détails allaient dans ce sens avec des chaussettes devenant des gants et les cravates des spirales métalliques, le tout pendant que les mannequins arboraient des lunettes reprenant la forme des yeux d’insectes. Un look semblable à certaines silhouettes Balenciaga où Pierpaolo Picciolo a saupoudré sa collection d’une fibre edgy avec des lunettes-masque futuro-alieno-insectueuses, clin au travail de son prédécesseur Demna.

Balenciaga SS26
7. Cours d’histoire
Weinsanto SS26, Vaquera SS26, Alaïa SS26, Saint Laurent SS26

Il semblerait que ce soit pendant les périodes de crise qu’on se tourne vers le passé. Tout comme le cours de l’or ne cesse de grimper de façon exponentielle, la mode ravive des pièces du passé — valeurs refuges ou pas — pour donner à la silhouette de la saison prochaine une vibe d’héroïne romantique.

Anrealage SS26, Sacai SS26, Cecilie Bahnsen SS26, Julie Kegels SS26, Abra SS26

Jupes à crinoline (Alaïa, Thom Browne, Weinsanto, Julie Kegels, Sacai, Cecilie Bahnsen…), vestes Napoléon (McQueen, Dries Van Noten), corsets (Acne Studios Louis Vuitton, Anrealage), robes de bal en taffetas (Vaquera, Saint Laurent), manches ballon (Coperni, Rick Owens)… Bref, c’est le moment de bosser son vocabulaire d’histoire de la mode. La maison Vuitton a d’ailleurs choisi les appartements d’Anne d’Autriche au Louvre comme lieu de son défilé. Preuve que l’intime est politique ?

Coperni SS26, Rick Owens SS26, Louis Vuitton SS26, Weinsanto SS26, Acne Studios SS26, McQueen SS26
8. Construction/déconstruction
Issey Miyake SS26

« Et si les vêtements étaient conscients ? » C’est la question que nous pose Satoshi Kondo avec sa collection “Being Garments, Being Sentient”, présentée au Centre Pompidou. Le temps du défilé, le vêtement devient un organisme libre, un brin capricieux, qu’il faut savoir apprivoiser et cajoler. Des manches poussent à des endroits inattendus, changeant la perception du corps. Les mains se glissent dans des chaussures, les poches déjouent les repères anatomiques et les épaules se dressent jusqu’aux oreilles… De ces dissonances savamment orchestrées naît une élégance en tension : le vêtement ne couvre plus, il converse avec le corps – il le provoque, le prolonge et l’interroge.

Comme des Garçons SS26 x2, Thom Browne SS26 x2

Chez Thom Browne également, le vêtement semble doté d’une vie propre, mais venue d’une autre galaxie. Un tailoring du troisième type, d’où surgissent manches ou jambes de pantalon supplémentaires, comme des tentacules aux proportions mutantes. L’uniforme, lui, reste impeccable et la ligne parfaitement maîtrisée. Retour sur terre avec Comme des Garçons où la collection “After the Dust” a sobrement été expliquée par cette citation : “Je crois en la positivité et en la valeur qui peuvent naître de l’altération des choses parfaites”. Pour cette collection Rei Kawakubo a d’abord construit des vêtements pour mieux les déconstruire, à la recherche de nouvelles formes. La couture devient sculpture et le vêtement s’affranchit du corps pour exister par lui-même.

Alainpaul SS26 x3, Sacai SS26 x3

Maîtresse elle aussi dans l’art de la déconstruction, Chitose Abe renforce l’ADN de Sacai, explorant l’idée du « retournement ». Lignes de bâti laissées apparentes, puzzle de denim et robes-fragments… Comme un collage en mouvement. La même dynamique s’observait chez Alainpaul, qui, se souvenant de son ancienne carrière dans la danse contemporaine, mettait en scène l’action récurrente de s’habiller avant d’entrer sur scène. Ce moment rapide et intime où l’on se jauge et où on peut changer d’avis brutalement. Il l’évoque par la superposition ou, plus théâtralement par une robe bustier au buste désaxé, comme surprise en train d’être arrachée à la volée, suspendue entre chute et envol.

Junya Watanabe SS26 x3, Vetements SS26 x3

Junya Watanabe magnifie, lui aussi le moment de l’essayage et l’hésitation :  les cintres deviennent ici partie intégrante du vêtement, donnant l’impression que les looks sont simplement posés sur le corps, comme si on était devant son miroir incapable de trancher entre une chemise ou un tee-shirt qui vient finalement nous découvrir les épaules. Un peu comme chez Vetements où Guram Gvasalia a construit une esthétique du renversement avec des t-shirts qui découvrent aussi les épaules ou à l’inverse recouvrent la tête. Une concept poussée jusqu’à la création de silhouettes à double face. À l’avant, tout semble construit et tenu tandis que l’arrière s’ouvre sur les corps nus comme les vestes de costume ou les robes de bal. Ici, le vêtement change de fonction et devient un dispositif de représentation, une façade.

9. Lesbian in charge
Acne Studios SS26

Si la saison printemps-été 2026 s’est distinguée par une volonté de promouvoir un style très féminin et hypersexualisé (pour ne pas dire hétéronormé) — incarné entre autres par des robes de bal, de la transparence, de la lingerie des imprimés floraux etc —, il y a quand même eu un certain nombre de designers qui ont pris le parti d’équilibrer tout ça avec une bonne dose de silhouettes butch comme on les aime. C’est surtout le cas d’Acne Studios dont la collection jouait avec les codes de genre et offrait ainsi “l’occasion d’explorer les idées reçues autour d’une féminité affirmée”. Résultat, les mannequins quasi toutes aux cheveux courts dévalaient le catwalk d’un pas affirmé avec des bottes de cowboy démesurées, le tout associé à des combinaisons en satin, des manteaux en cuir portés nonchalamment sur le bras, des chemises de bûcheron, des jeans fendus et rigidifiés façon latex, des lunettes aviateur réfléchissantes, ou encore des grosses ceintures.

Stella McCartney SS26, Miu Miu SS26, Issey Miyake SS26, Niccolo Pasqualetti SS26

Une sorte d’ode à une féminité autonome et puissante très “lesbian in charge” qu’avait déjà portraituré la série Sex and the city dans l’épisode 6 de la saison 2 où Charlotte devient proche d’un cercle de “power lesbians” : ces femmes qui en imposent vestimentairement et dont la confiance en soi boosté à bloc vient mettre à mal le male gaze. Un statement qu’on retrouve distillé de-ci de-là dans d’autres collections comme chez Miu Miu avec le tablier de bricoleuse, Stella McCartney avec le perfecto de badass, Issey Miyake, Victoria Beckham et Niccolo Pasqualetti avec les power suits noirs ou encore Celine et son look de galeriste fierce du 6e arrondissement. Sans oublier bien sûr oublier Lacoste et son look de sportive twink, et enfin Hermès et son look de butch en vacances à la plage avec débardeur et cheveux gominés en arrière.

Victoria Beckham SS26, Celine SS26, Hermès SS26, Lacoste SS26
10. Bouquet final
Chloé SS26

“Flowers ? For Spring ? Groundbreaking”, aurait rétorqué Miranda Priestly, alias Meryl Streep dans “Le Diable s’habille en Prada”. Chemena Kamali, directrice artistique de la maison Chloé aurait quant à elle énuméré : “spontané”, “lumineux”. En partie inspirée des maillots de bain des années 1950 et donc de Gaby Aghion, fondatrice de la marque qu’elle lance en 1952, elle choisit de l’orange, du violet, du rose, du jaune et des imprimés floraux qio éclatent sur des robes en coton drapées. Certains des sacs, portés sur les épaules, ressemblent à un bouquet d’hortensias en pleine floraison.

Marie Adam Leenaerdt SS26, Zomer SS26, Rabanne SS26, Loewe SS26, Celine SS26, Miu Miu SS26

Chez Rabanne aussi, les ensembles fleuris viennent des costumes de bain des années 1950, quant aux blouses de Miu Miu, elles sont inspirées des tenues de ménagères des années 1970. Que ce soient les marguerites de Celine, les parterres fleuris de Loewe, Marie Adam Leenaerdt, Zomer, Coperni, Ganni ou encore Zimmermann, le mot d’ordre est au rétro. Poussée à son paroxysme chez Balenciaga ou McQueen, la tendance fleurit en crochet et en 3D.

Zimmermann SS26, Ganni SS26, Louis Vuitton SS26, Coperni SS26, McQueen SS26, Balenciaga SS26
11. Sac de nœuds
Valentino SS26, Zomer SS26, Polo Ralph Lauren SS26, Saint Laurent SS26, Givenchy SS26, Burc Akyol SS26

Plutôt que de se faire des nœuds au cerveau, on s’en fait à la taille, aux épaules, autour du cou, etc. Certains optent pour l’option “bien élevée” comme chez Zomer où l’on boucle sa cravate façon Lavallière, un peu comme chez Polo Ralph Lauren et Valentino où l’on noue son foulard ou chez chez Dior et Abra qui jouent le côté hyper girly avec des robes à nœuds de prom queen. Pour d’autres, plus c’est gros, plus ça passe. On enlace le col ou les pans de chemise (comme chez Givenchy, Saint Laurent, Celine), ceux de la veste (Burc Akyol, Uma Wang) voire du pull (Carven). Et pour marquer le coup ou la taille, on s’enlace d’un lien en cuir comme chez Chloé ou d’une étoile en soie claire à imprimé sur une silhouette monochrome comme chez Ganni.

Givenchy SS26, Abra SS26, Dior SS26, Uma Wang SS26, Ganni SS26, Chloé SS26
12. Mettre les voiles
Rick Owens SS26

Chez Rick Owens, rien n’est tout noir ou tout blanc tout comme le cuir n’est finalement pas la matière préodminante. Il règne toujours dans les collections présentées sur le parvis du Palais de Tokyo une certaine poésie incarnée par des matières plus légères et qui laissent percer la lumière dans l’obscurité. Si les modèles aux iris complètement noires défilaient les pieds dans l’eau, de nombreuses silhouettes étaient parées de superpositions de mousselines laissant deviner la géométrie des bustes dans des monochromes blanc, chair, gris ou taupe.

Julie Kegels SS26, Dries Van Noten SS26, Balenciaga SS26, Maison Margiela SS26, Mugler SS26, Courrèges SS26

Ailleurs, les silhouettes diaphanes ont aussi conquis les collections : chez Courrèges, les voiles couvrant la tête et le buste servent de pare-soleil, chez Maison Margiela, une sur-robe voile une veste, chez Balenciaga, les différentes couches de mousseline drapent le corps, quand celle de Julie Kegels le dévoile. Chez Mugler, le tissu pend des boucles d’oreille jusqu’à enrober le bassin comme une seconde peau. Un jeu de transparence, qui montre autant qu’il protège.

13. Pages blanches
Givenchy SS26, Louis Vuitton SS26, Niccolo Pasqualetti SS26, Polo Ralph Lauren SS26, Issey Miyake SS26, Carven SS26

Depuis New York, Londres et Milan, le blanc porté en monochrome traverse les collections et finit de s’imposer à Paris. La silhouette blanc de blanc s’annonce donc de rigueur pour le printemps-été 2026. Souvent interprétée comme une extension maximaliste de la chemise blanche qui, portée à l’envers et déconstruite en voit de toutes les couleurs, le blanc c’est aussi la symbolique du (re)commencement. Dans de nombreuses collections, on le retrouve sur des robes un peu bohèmes et ornées de dentelles ou encore en  ensemble tailleur, en combi ou toile façon cocon. Vu chez de nombreuses marques comme Givenchy, Louis Vuitton, Niccolo Pasqualetti, Polo Ralph Lauren, Issey Miyake, Carven, Gabriela Hearts, Zimmermann, Chloé, Maison Margiela, Vetements, Vaillant, Dior, McQueen, Luis de Javier, Alaïa, Coperni ou encore Hermès (pour ne citer qu’elles…).

Maison Margiela SS26, Zimmermann SS26, Gabriela Hearst SS26, Vaillant SS26, Chloé SS26, Vetements SS26
Dior SS26, Coperni SS26, Alaïa SS26, McQueen SS26, Hermès SS26, Luis de Javier SS26
14. Poids plume
Issey Miyake SS26, Mugler SS26, Victoria Beckham SS26, Matières Fécales SS26, Victoria Beckham SS26

Les plumes sont-elles une façon pour les maisons de réaffirmer le savoir-faire couture ou un moyen d’évoquer la mythologie des métamorphoses ? Si pour certains, comme Mugler, Givenchy ou Chanel, elles font partie du patrimoine, chez Stella McCartney, elles sont bien évidemment une alternative synthétique et vegan, fabriquée par la société Fevvers (une autre façon de coller au patrimoine éthique de la maison). Cette saison, on retrouve de la plume partout, qu’elle soit épaisse comme celle d’un perroquet ou plus fine comme celle d’une autruche (poke silhouette noir et blanche chez Balenciaga).

Givenchy SS26, Chanel SS26, Vaillant SS26, Vivienne Westwood Vivienne SS26, Mugler SS26

Les plumes inspirent définitivement la légèreté certes, mais leurs significations et symboliques dans la mode sont souvent lourdes de sens et de références : tantôt drama comme dans le Lac des cygnes (Victoria Beckham, Alaïa), tantôt festive puisque coloré (Chanel, Balenciaga, Dries van Noten, Issey Miyake, Casablanca), la plume souligne le mouvement. Ou le statut d’icône à la Icare quand elle prend des touches blanches et/ou dorées (Vivienne Westwood, McQueen, Ann Demeulemeester, Givenchy, Schiaparelli). Mais cet artifice fait aussi bien sûr référence à l’oiseau (Matières Fécales, Mugler), symbole de liberté ou encore de paix. Car, oui, la femme 2026 ne se fait définitivement pas voler dans les plumes.

Balenciaga SS26, Ann Demeulemeester SS26, Givenchy SS26, McQueen SS26, Schiaparelli SS26
Alaïa SS26, Stella McCartney SS26, Casablanca SS26, Balenciaga SS26, Dries van Noten SS26
15. Brasser du noir
Tom Ford SS26, Burc Akyol SS26, Marie Adam Leenaerdt SS26, Courrèges SS26, Gabriela Hearst SS26, Givenchy SS26

L’été prochain, on ne dit plus “quiet luxury”, on dit “low key”. Parfaite interprétation d’un mouvement sobrement chic : la brassière noire portée comme un tee-shirt blanc, sous une veste et avec un pantalon de costume. Outre le modèle en dentelle de Burc Akyol, la version haut de maillot triangle chez Courrèges, Marie Adam Leenaerdt, Gabriela Hearst et Tom Ford concurrencent les coupes plutôt panier de Celine et Givenchy (portée par Naomi Campbell). Une mini pièce pour un maxi effet.