Mixte Magazine

1. Les baptêmes réussis de Thom Browne et de Charles de Vilmorin

A Paris, Thom Browne est comme chez lui. Et pour cause, le designer américain y a pendant douze ans présenté ses collections pendant la FW homme, l’un des rendez-vous les plus marquants de la semaine. Pour marquer le 20e anniversaire de sa marque éponyme, et parce que la couture est, dit-il, « un challenge ultime en matière de qualité, de construction et de design », il a intégré pour la première fois cette année le calendrier de la Haute Couture en tant que membre invité. C’est sur la scène de l’Opéra Garnier que le créateur a choisi de présenter sa première collection qui s’est montrée largement à la hauteur de sa réputation. Tous les codes classiques de la marque, du tailoring façon Wall Street au sportswear Yankee, semblaient avoir été théâtralisés pour l’occasion. Un début très prometteur, pour une collection que Thom Browne souhaite adresser aux hommes et aux femmes, sans condition de saisonnalité.

Autre défilé inaugural dans le calendrier de la Couture, celui du designer prodige de 26 ans, Charles de Vilmorin. Pour son premier défilé couture, Charles a décidé de mettre un coup de savate – plus que bienvenue dans les codes de la Couture en conviant ses invités dans un immeuble désaffecté du 2e arrondissement. Baptême réussi également pour le jeune créateur qui présentait des robes en soie aux motifs colorés, signature de ses créations depuis le lancement de son label en 2020. Parmi les robes Couture, se sont invités quelques symboles de la mythologie en guise d’accessoires et une Inès de la Fressange tout sourire sur le catwalk.

2. La flamboyance et le camp de Schiaparelli et Viktor & Rolf

Du camp, du flamboyant, du “over the top”, on en attendait pas moins venant de la maison Schiaparelli, qui lançait les hostilités de cette semaine de la Couture lundi 03 juillet. “S’habiller, décorer mais surtout créer relève d’un instinct primitif ”, a écrit Daniel Roseberry dans les show notes qui accompagnait le spectaculaire défilé qu’il présentait sous les dorures du Petit Palais. Des volumes XXL, des bijoux surréalistes, des détails de moulages, des robes corsets à couper le souffler … le designer américain a encore une fois présenté une collection Couture sublime et novatrice tout en respectant l’ADN historique de la maison Schiap’.

Du camp, du flamboyant, du “over the top”, on en attendait pas moins venant de la maison Schiaparelli, qui lançait les hostilités de cette semaine de la Couture lundi 03 juillet. “S’habiller, décorer mais surtout créer relève d’un instinct primitif ”, a écrit Daniel Roseberry dans les show notes qui accompagnait le spectaculaire défilé qu’il présentait sous les dorures du Petit Palais. Des volumes XXL, des bijoux surréalistes, des détails de moulages, des robes corsets à couper le souffler … le designer américain a encore une fois présenté une collection Couture sublime et novatrice tout en respectant l’ADN historique de la maison Schiap’.

3. Julien Dossena chez Jean Paul Gaultier

Mercredi, tous les regards étaient tournés vers Julien Dossena. Après Haider Ackermann, c’est l’actuel directeur artistique de Paco Rabanne qui était invité par la maison Jean Paul Gaultier pour collaborer sur la collection Couture de la marque cette saison. Entre les mains de Dossena, la mythique marinière Jean Paul Gaultier se pare de larges épaulettes, la jupe en cuir se rehausse de plumes et le corset couleur chair aux seins coniques s’ornent de motifs japonisants et de drapés scintillants. Une réinterprétation des codes teintés de second degré et sublimée par un savoir-faire et une maîtrise parfaite. Dans l’idée de mélanger les codes et les visions, Julien Dossena a également orné certaines silhouettes de crop-tops et chandails en cotte de mailles, donnant ainsi vie à une sorte de Jeanne d’Arc Space Age vraiment cool.

4. Le chic et l’élégance selon Alexandre Vaultier et Valentino

Sobriété et élégance, c’est le rythme binaire qu’Alexandre Vauthier a décidé de jouer cette saison avec des robes hybrides aux lignes d’épaules imposantes, qui donnent une bonne dose de sexyness et d’empowerment aux silhouettes. Les tenues tout en plumes légères ou bien les vêtements au tissu lamé sur lesquels danse la lumière nous ont aussi tapé dans l’œil.

Dans le genre chic et efficace, on retiendra également la collection Couture de Valentino, qui si elle joue habilement avec les codes de la flamboyance et de l’opulence de la couture, a aussi fait le choix de présenter des silhouettes plus simples et épurées, comme libérées des contraintes et des privilèges, prenant la route de la liberté et de l’égalité, à l’image de Kaia Gerber qui a ouvert le show en denim brut et chemise blanche. A statement.

5. Le retour en grâce de Balenciaga

C’était le premier show couture de Balenciaga depuis le scandale en novembre 2022 (le boulet Kanye West + leur campagne jouant maladroitement sur l’association enfants avec des jouets BDSM). Et le mal semble oublié et pardonné puisqu’une armée d’actrices et de mannequins stars ont répondu présentes, parmi lesquelles : Inès de la Fressange, Isabelle Hupert pour les actrices et Edie Campbell, Liu Wen, Natasha Poly, Małgosia Bela et Mariacarla Boscono… pour les top models. La collection avait pour leitmotiv quelques trompe-l’œil dont des fourrures d’astrakan, un lézard vert sur un blazer élégant et un vison peint. Pour finir, le show se terminait par une Jeanne d’Arc (encore elle !) des temps modernes en armure trompe-l’œil. « Les vêtements sont des armures que j’utilise pour me protéger », expliquait Demna Gvasalia, couturier de la maison Balenciaga. Makes sens.

6. Les classiques et intemporels de Dior, Chanel, Armani et Fendi

Pour son défilé couture AH23, Chanel a joué à fond la carte de son ADN (et aussi de la sécurité sans grande prise). Soit quarante-huit silhouettes qui rendent hommage à la parisienne. La preuve c’est que c’est Caroline de Maigret qui a ouvert le show (obvious) et Vanessa Paradis qui était l’une des inspirations de la collection (make it more obvious). Résultat on a vu des jeux de contrastes et d’assemblage de tweeds, des mousselines de soie, des dentelles, des organzas et des broderies. Chanel, quoi. Côté Dior, Maria Grazia Chiuri a aussi choisi de faire une collection assez simple reprenant les standards de la maison (tailleur bar) et ses petites lubies à elle (longue robe ample). Le tout dans des tons majoritairement blanc, doré, argent ou noir, sublimé bien sûr par le savoir faire artisanal de la maison (broderies, coupes, matières etc). Du Dior sage version Grazia Chiuri.

La semaine de la couture parisienne, c’est aussi l’occasion pour les grandes maisons italiennes de montrer leur savoir-faire comme Armani Privé et Fendi. Cette saison, Giorgio Armani s’est inspiré de la rose, en la déclinant sur 67 ensembles aux silhouettes allongées, épurées et élégantes, qu’elles soient composées de robes jupons ou fourreaux, de vestes tailleur ou de pantalons fluides. Enfin, c’est Fendi qui a clôturé la semaine avec un show qui reste probablement l’un des meilleurs de Kim Jones depuis son arrivée dans la maison italienne grâce à des silhouettes à la fois structurées et fluides. On retient les drapés, les effets satinés, l’asymétrie, les bustiers ainsi que les motifs floraux brodés à la main.

7. L’homme est une femme couture comme les autres

Ce n’est pas une nouveauté mais la tendance tend à se confirmer : sur les catwalks couture, d’habitude réservés aux silhouettes pour femme, plusieurs marques ont décidé de faire défiler des hommes en leur créant des tenues à proprement parler. Bref, on en avait jamais vus autant. Vrai lame de fond, le concept de l’homme couture s’étant ainsi dans les collections des grandes maisons comme dans celles des designers indépendants.