Mixte Magazine

Pour avoir une mode au plus proche de l’actualité géo-politico-religieuse, on peut vraiment compter sur Louis Vuitton. Alors que le Vatican a élu son nouveau Pape il y a quelques semaines, la maison française avait déjà choisi quelques semaines plus tôt qu’elle présenterait sa nouvelle collection croisière 2026 au Palais des Papes d’Avignon, autre grande ville historique de la papauté. C’est désormais chose faîte et c’est ce qu’il s’appelle avoir du nez. Et aussi du style, à en croire le décor et les silhouettes de ce défilé croisière papal qui restera sans doute dans les annales de la maison française comme l’un des plus aboutis.

C’est plus précisément dans la cour d’honneur du Palais que les mannequins ont défilé. Ce lieu emblématique qui a vu défiler les Papes ainsique les nombreux performers du Festival d’Avignon depuis 1947 était donc l’endroit parfait pour un présenter un show spectaculaire à la hauteur de Louis Vuitton, notamment grâce à la scénographie pensée par l’artiste Es Devlin, entre jeux de lumière, sols illuminés et assises rouges néo-médiévales.

Côté vêtements, Nicolas Ghesquière est allé subtilement prendre des réfs un peu partout : dans le théâtre et ses costumes, dans l’habit de cour, dans les cottes de mailles ou encore dans les brocards médiévaux. Mais bien sûr sans tomber dans le cliché vestimentaire tautologique. Car ici les coupes sont définitivement celles d’un vestiaire contemporain pensée pour une femme moderne qui n’hésite pas à piocher dans le passé pour toujours aller de l’avant : des jupes et houppelandes courtes, des vestes qui deviennent des robes, des bottes plates comme confectionnées à partir de morceaux de miroirs ou encore des sacs à mains reprenant la forme d’arcs-boutants, sans oublier le fabuleux travail du cuir et quelques manteaux lamés et jupons pailletés couleur or rappelant les vitraux des églises. Bref, du Ghesquière tout craché.