Début janvier, Cinquième Avenue, Midtown Manhattan, New York. À l’angle de la 57e rue Est, une foule de plus en plus dense et compacte s’agglutine autour de la vitrine du flagship store Louis Vuitton. Les passant·e·s sont intrigué·e·s, leur regard perplexe. Derrière la vitre, comme enfermée dans une boîte, on peut apercevoir la célèbre artiste japonaise Yayoi Kusama en train de peindre. Elle est là depuis plusieurs heures, voire plusieurs jours, stoïque, et n’a littéralement pas bougé de son poste. Pinceau vissé à la main, elle “fait de l’art”. C’est-à-dire qu’elle peint ici et là quelques pois colorés – ou points, c’est comme vous voulez – connus pour être sa marque de fabrique artistique. Seuls quelques clignements d’yeux et rares sourires en direction du public s’ajoutent à son travail assidu. Mais ce happening géant, typique d’une performance d’art contemporain, clairement pensé pour gagner en viralité sur les réseaux, n’est pas exactement ce que vous croyez. La vérité, c’est qu’il s’agit ici d’un robot humanoïde plus vrai que nature ressemblant comme deux gouttes d’eau à l’artiste japonaise, créé spécialement pour promouvoir la collaboration entre Kusama et la marque de luxe française. Deux autres robots ont été installés dans les vitrines LV, l’un à Londres et l’autre à Paris. Sans oublier l’installation de la sculpture gigantesque à l’effigie de Yayoi Kusama (positionnée sur le toit de la boutique Louis Vuitton des Champs-Élysées), qui semble littéralement s’emparer de l’immeuble, et l’ouverture d’un pop-up store colossal recouvert de miroirs et d’installations à Tokyo au Japon, ville de prédilection de l’artiste. Histoire de marquer le coup, la maison française a aussi réalisé une campagne qui fera date. Pour l’occasion, c’est Nicolas Ghesquière, l’actuel directeur artistique de Louis Vuitton (petit rappel pour les deux du fond) qui a mis en vedette Bella Hadid, Gisele Bündchen, Anok Yai et Fei Fei Sun – ce qu’on fait de mieux côté top models en ce moment – dans une déferlante de pois colorés.