M. Comme celle du médecin Denis Mukwege, dans le film de Marie-Hélène Roux, Celui qui soigne – Muganga, qui sort cette année ?
M. B. Exactement. J’incarne une chirurgienne belge qui rejoint l’équipe médicale du chirurgien Guy-Bernard Cadière, interprété par Vincent Macaigne, et du médecin congolais Denis Mukwege, joué par Isaach de Bankolé. Je fais partie de la première équipe belge à intégrer l’hôpital de Panzi, au Congo, pour apprendre la laparoscopie, une forme de chirurgie réparatrice à moindre risque d’infection, et pour soigner les corps des femmes victimes de violences sexuelles. Mon personnage, une métisse élevée en Belgique par un père blanc, se prend en pleine face le néocolonialisme lors de son arrivée au Congo. C’est un rôle qui m’a bouleversée car il m’a mise face à mon métissage, face à mon histoire. J’aimerais, à l’avenir, maintenir cet équilibre entre des rôles engagés dans des films militants, et d’autres plus physiques comme celui de Sam dans Voleuses.
M. C’était comment de tourner dans ce film avec deux grandes figures du cinéma français, Mélanie Laurent et Adèle Exarchopoulos ?
M. B. Enrichissant et vertigineux à la fois, jusqu’à l’avant-première où tu sens qu’il y a beaucoup d’enjeux, de la pression. Ça m’a fait prendre confiance en moi, en mon travail et en la chance, qui compte beaucoup dans nos parcours de comédien·nes. Il y avait aussi un parallèle entre moi et Sam, mon personnage dans la série, qui rejoint un duo de braqueuses déjà bien installé.
M. Comment t’es-tu préparée physiquement à ce tournage ?
M. B. J’ai suivi une solide préparation physique ! J’avais plusieurs coachs, un qui m’entraînait tous les jours pour “choquer” mon corps, un pour les cascades à moto et en voiture, un pour les scènes de bagarre, un autre enfin pour le maniement des armes. J’ai adoré être entourée de passionné·e·s, qui m’ont transmis un peu de leur savoir. Tout ce qui est hors du texte dans le cinéma, ce qui touche au corps et à l’engagement physique, c’est vraiment quelque chose qui m’excite et me pousse à m’impliquer deux fois plus.