Mixte Magazine

Du 16 au 18 octobre 2025, la villa Noailles a accueilli une édition anniversaire du Festival international de mode, de photographie et d’accessoires de Hyères, marquant les 40 ans de l’événement. Fondé par Jean-Pierre Blanc, ce rendez-vous majeur de la jeune création s’est caractérisé par un format allégé. Désormais sous la présidence de Hugo Lucchino, cette édition, qui a compté moins de soirées, un seul défilé, un unique concert et un programme de conférences réduit, a justement permis de recentrer l’attention sur les créateur·rice·s ainsi que sur les équipes et partenaires qui contribuent à faire vivre le festival.

1. Les prix mode

Aujourd’hui, l’incarnation de ce statement n’est autre que Lucas Emilio Brunner, designer suisse chilien qui a remporté le grand prix du jury Mode. Âgé de 26 ans et diplômé en 2022 à l’École Nationale Supérieure des Arts Visuels de la Cambre (Bruxelles), le jeune créateur, passé par Germanier, Palomo Spain et Maison Margiela, a travaillé autour de « la dissection des ballons et d’une étude des supports d’instruments de musique pour aboutir à un vestiaire masculin identifiable, inspiré du style Ivy League des années 1960 ». Une collection inventive et ludique qui a particulièrement séduit le jury.

Dans le reste du palmarès mode, on retrouve le Français Adrien Michel qui a remporté le prix « le 19M des métiers d’art », créé par Chanel en 2019. Également diplômé de l’école de La Cambre, le designer a présenté une collection qui a mélangé les inspiration techniques de l’univers de la montagne et le vestiaire masculin contemporain à travers des pièces outwear hybrides (trench, doudoune, chemises de bûcheron). Le prix « l’Atelier des matières », également soutenu par Chanel, a été décerné à Layla Al Tawaya, 24 ans, d’origine polonaise et palestinienne. Récemment diplômée de l’école Parsons à Paris, où elle vit et travaille, la designer s’est démarquée par son approche artisanale. Sa collection unisexe pour homme témoignait de son travail abouti et décilat du cuir comme de la dentelle.

Enfin le prix du public a été remis à Youssef Zogheib, 23 ans, également diplômé de Parsons Paris. Le jeune créateur libanais a proposé une collection unisexe, inspirée des soldats se travestissant pendant la Seconde Guerre mondiale. Quant au nouveau prix Supima (lancé par l’organisation américaine qui promeut le coton haut de gamme cultivé majoritairement aux États-Unis), il a été décerné au Suisse Noah Almonte, 29 ans, diplômé de l’IFM, qui proposé des créations très graphiques et design (grandes robes à carreaux vichy, capelines, vestes boléros…)

2. Les prix accessoires

3. Les prix photo

Dernière discipline représentée du festival et non des moindres, la photographie a vu se démarquer trois candidat·e·s. Le grand prix 7L a été remis à la Française Noémie Ninot. Diplômée de Duperré, Paris et de l’École Nationale Supérieur des Arts Décoratifs, Paris, la jeune photographe a présenté sa série “Matriphagie” qui étudie la manière dont la société participe à la transmission et à l’intériorisation des normes liées à la féminité. De son côté, sa compatriote Julie Joubert a reçu une mention spéciale pour sa série “Patria Nostra” pour laquelle elle s’est immergée pendant deux ans dans différentes structures de la Légion étrangère en France.