Ce mercredi 3 septembre au sein de la Fondation Louis Vuitton, le Prix LVMH, qui récompense chaque année les jeunes designers prometteurs de l’industrie de la mode, a décerné trois prix aux marques Soshiotsuki, Steve O. Smith et Torishéju.

Chaque année, la cérémonie du Prix LVMH est un peu la rentrée officieuse du milieu de la mode. Tous les ans, début septembre, au sein de la Fondation Louis Vuitton, la plèbe mode se retrouve pour assister à cet événement qui récompense les jeunes designers prometteurs de l’industrie de la mode. 8 finalistes ont donc présenté leur collection devant un jury prestigieux composé entre autres de Phoebe Philo, Pharrell Williams, Stella McCartney, Silvia Fendi, Jonathan Anderson et, pour la première fois, Sarah Burton. Le tout chapeauté par Delphine Arnaud qui a annoncé les lauréat·e·s de cette édition 2025.

1. Soshiotsuki par Soshi Otsuki, Prix LVMH.

Avec sa réinterprétation de l’élégance masculine, Soshi Otsuki a convaincu le jury du Prix LVMH. Depuis 10 ans avec son label Soshiotsuki explore l’art du tailleur avec un regard affûté, où les coupes amples et fluides côtoient une précision quasi architecturale. Son vestiaire aux volumes généreux qui rappelle souvent l’esprit Armnai des années 1980, distille un dandysme assumé : cravates fines, poignets mousquetaires aux revers rigides délicatement boutonnés, boutonnages croisés aux accents rétro… Des détails subtils qui insufflent à chaque silhouette une allure raffinée, presque cinématographique. Pour sa collection printemps-été 2025, Otsuki avait par exemple puisé ses références dans la “bubble era” japonaise (1986-1991), période de prospérité et d’audace vestimentaire. Avec le Prix LVMH, Soshi Otsuki reçoit donc une dotation de 400000 euros et bénéficie d’un mentorat personnalisé par les équipes de LVMH pendant un an (développement durable, communication, propriété intellectuelle, aspects juridiques d’une entreprise, marketing, fabrication et gestion financière d’une marque).

2. Steve O. Smith, Prix Karl Lagerfeld.

Steve O. Smith est un créateur basé à Londres dont le travail explore l’intersection entre le dessin et la construction de vêtements. Pendant son master à Central Saint Martins, il a développé un procédé distinctif qui utilise l’appliqué textile et une coupe de patron précise pour transformer les lignes dessinées en formes portables. Aujourd’hui, à travers son label fondé en 2017, Il privilégie le noir et blanc, mettant l’accent sur la gestuelle du trait et l’émotion, fidèles à l’idée du dessin directement sur papier. Son esthétique évoque les croquis d’après-guerre, l’expressionnisme ou les dessins de la République de Weimar, qu’il fait revivre sur des tissus comme l’organza, le tulle, souvent structurés par des corsets ou des paniers. Avec l’obtention du Prix Karl Lagerfeld, Steve O. Smith reçoit une dotation d’un montant de 200 000 euros et bénéficie également d’une année de mentorat par les équipes de LVMH.

3. Torishéju par Torishéju Dumi, Prix Savoir-faire

De culture brésilienne et nigerianne, la créatrice britannique propose une mode poétique et politique. Originaire du quartier Harlesden à Londres, elle a grandi dans un environnement marqué par la diversité culturelle et une foi catholique forte, éléments essentiels dans sa démarche créative.Sa marque éponyme, Torishéju, lancée en 2023, est une exploration théâtrale où se mêlent religion, spiritualité, tradition et héritage culturel, au travers de silhouettes sculpturales, drapés fluides et allures volumineuses, créant une esthétique avant-gardiste. Elle avait déjà tapé dans l’oeil de Mixte qui lui avait consacré une place dans son dossier jeunes designers du numéro ESCAPISM spring-summer 2024 (sorti le 1er mars 2024). Avec le Prix Savoir-Faire, la créatrice reçoit une dotation d’un montant de 200 000 euros et bénéficie également d’une année de mentorat par les équipes de LVMH.