3. Le paradis de la conso de masse
Chiara Rivituso et Matteo Bastiani, les deux designers milanais derrière Camera 60, réinterprètent des sacs à main iconiques de luxe avec des matériaux upcyclés – de la boîte de biscuits Oreo au sac Ikea en passant par l’enveloppe DHL. À la base, spécialisé dans le cuir, le duo s’est mis, pendant le confinement, à transformer des emballages, sacs et autres déchets en plastique qui auraient fini à la poubelle. C’est ainsi qu’une boîte à chaussures Nike est devenue un Saddle bag Dior et qu’un packaging McDo s’est changé en sac Fendi Baguette. Envie de savoir comment réutiliser votre boîte à pizza Buitoni ? Direction leur Insta où ils mettent des tutos à dispo. La marque SEVALI, basée à Paris, s’attaque quant à elle à des objets trouvés dans la rue en exploitant le principe de l’upcycling à fond. Le siège d’une voiture se transforme en Combishort, les tickets de métro en robe, l’enveloppe FedEx en bustier, et le matelas en manteau oversize. Avec ses créations uniques, le designer d’origine chilienne Sebastian A. de Ruffray pousse l’imaginaire au-delà de ses frontières et a d’ailleurs conquis des stars de la musique – Lisa du groupe k-pop Blackpink, Doja Cat ou encore Rosalia.
4. Savoir-faire et faire savoir
Allier bénéfice planète et bénéfice humain, c’est le projet de l’association Renaissance spécialisée dans l’upcycling de luxe. Dans son atelier, à Villejuif, l’organisation forme des apprentis couturiers en réinsertion pour devenir les acteurs de la mode responsable de demain. Des hommes et des femmes de tout âge, qui viennent d’un peu partout (France, Afghanistan, Moldavie…) et qui apprennent lors d’un cursus de six mois à déconstruire puis reconstruire sous une nouvelle forme des vêtements haute couture donnés par des particuliers ou des grandes marques. Imaginé par Philippe Guilet, styliste français passé par Karl Lagerfeld, Donna Karan ou encore Jean Paul Gaultier, l’asso a le soutien des groupes de luxe Kering et Richemont ou encore de la Fondation Sisley et de l’IFM qui veulent tous un pied dans cette révolution verte. Une fois pimpées, ces nouvelles créations sont vendues aux enchères.
5. Tech me back
Pour devenir plus transparente, l’industrie de la mode a cherché aussi des solutions dans la tech. En juin, WWF et Google se sont associés pour élaborer une plateforme de data environnementales qui permettra de donner des insights aux pros de la mode sur la pollution et les émissions de gaz à effet de serre provoqués par leurs décisions commerciales. Burberry a ainsi collaboré à l’automne dernier avec des étudiants d’IBM pour développer un outil de traçabilité pour les consommateurs. Baptisée “Voyage”, cette solution-test utilise les technologies Cloud et Blockchain d’IBM pour collecter la data autour de la chaîne de production de la marque et la rendre compréhensible pour le grand public. À partir de l’application mobile de Burberry, il suffira de scanner l’étiquette ou d’entrer le code identifiant d’un produit pour accéder aux infos. Voyage proposera aussi la possibilité de configurer cet outil en fonction de vos critères préférés – si vous êtes végan.e ou adepte des matières recyclées, par exemple –, et vous pourrez aussi ajouter des renseignements sur le cycle de vie d’un produit que vous avez acheté en précisant s’il a été recyclé, réparé ou upcyclé.