© Arash Khaksari – “Symbiose”

Chaque année, la Picto Foundation récompense les futurs talents de la photographie de mode. Retour sur cette 27e édition présidée par Daphné Burki et qui a choisi cette année de distinguer quatre lauréat·e·s : Arash Khaksari, Jean Marques, Steve Ney et Anna Leonte Loron.

C’est au sein du Palais Galliera, qui accueille la cérémonie depuis 2017, que la Picto Foundation a remis ses Prix Picto de la mode ce jeudi 12 juin au soir. Chaque année, la fondation se charge ainsi de récompenser les futurs talents et grands noms de la photographie de mode. Mais cette 27e édition a une saveur particulière car on fête cette année les 75 ans des laboratoires PICTO fondés en 1950. De quoi réaffirmer la Picto Foundation comme l’un des pilliers centraux mettant en avant la nouvelle garde de la photographie.

© Arash Khaksari – “Symbiose”

Comme à chaque édition, quatre dotations ont donc été décernées. Tout d’abord, le Grand Prix Picto de la Photographie de Mode, qui récompense un “style contribuant à nourrir la création photographique au service de la mode et du luxe”, a été remis au photographe iranien Arash Khaksari qui a réalisé la série “Symbiose”. Une série qui explore l’interaction entre l’humain, la nature et l’éphémère à travers les créations uniques du designer Dasha Tsapenko. Ces pièces en question sont entièrement conçues à partir de matières biodégradables et vivantes. Une façon pour Arash Khaksari d’immortaliser la fusion entre le vêtement et son environnement à travers des jeux de lumière, de matériaux et de textures. Plus que des photos de mode, “Symbiose” propose un dialogue entre l’humain et le vivant et pense la mode comme une extension organique d’un monde naturel fragile en proie à la disparition.

© Jean Marques – “Calltime”

Ensuite, c’est la dotation le 19M de la Photographie des Métiers d’art (sponsorisée par la Maison Chanel) qui a été décernée au photographe et graphiste français Jean Marques. Cette dotation cherche à récompenser une écriture photographique à même de développer des propositions créatives originales autour des Métiers d’art de la Mode. Un exercice qu’a parfaitement réussi Jean Marques au travers de sa série “Call Time”. Cette dernière, sorte de mise en abîme de la mode, nous plonge dans les coulisses de la mode et s’intéresse à l’envers du décor. Ici les photos ressemblent à des photos de backstage de défilé ou de “behind the scenes” d’un édito mode de magazine. Ainsi, la série interroge la manière dont la beauté est construite, en exposant les défauts et les imperfections et donc par extension ce que la mode tend à effacer.

© Steve Ney – “Our India”

En troisième prix, on retrouve la dotation Filippo Roversi qui récompense l’originalité du savoir-faire technique d’un artiste dont la création visuelle s’appuie sur l’utilisation de procédés ou dispositifs originaux. La dotation a été décernée cette année à Steve Ney, photographe parisien, originaire de Pondichéry en Inde qui a marqué le jury grâce à sa série “Our India” qui mélange les genres entre photographie de mode et photo documentaire. Entre tradition et modernité, ce documentaire mode qui s’inspire des souvenirs d’enfance de Steve Ney en Inde, met en avant l’héritage culturel, la diversité des paysages, les récits cinématographiques de Kollywood, sans oublier la place des femmes dans la société et la singularité de la culture capillaire indienne.

© Anna Leonte Loron – “Les femmes ont faim”

Last but not least, la dotation LGA Management / JANVIER, en collaboration avec l’agence LGA Management et le laboratoire photographique digital JANVIER, prime un talent visuel dont la photographie et la direction artistique appliquées à l’univers de la beauté, de la nature morte ou du luxe s’inscrivent dans une transversalité des supports (print et digital, motion design et vidéo). La dotation a été décernée à la photographe et artiste visuelle Anna Leonte Loron et sa série aux airs de photo-reportage baptisée “Les femmes ont faim”. Connue pour sa capacité à raconter des histoires simples et authentiques aux travers de clichés capturant des moments quotidien, Anna Leonte Loron remet ici en question les stéréotypes autour des femmes et de la nourriture en les photographiant en train de manger et se faire plaisir en tant qu’épicuriennes, sans se soucier de la pression sociale patriarcale.

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