Pas l’time
À l’heure où de nombreux·euses professionnel·elle·s de la mode s’inquiètent du pouvoir grandissant de l’IA (en ciblant entre autres le fait que cette dernière puisse créer artificiellement des décors ou des mannequins, mettant à l’amende tout un secteur de pros qui risquent de se retrouver chez Pôle emploi illico presto), Riccardo décide de prendre le diable par les cornes en utilisant cette technologie à bon escient. “Les avantages de l’intelligence artificielle dans l’art sont multiples. Mais ce qui me passionne le plus, c’est la possibilité de gagner un temps précieux pour créer des œuvres tout en y incrustant des détails complexes. Je pense que toutes les grandes maisons de mode devraient songer à engager des AI creative director qui seraient chargés de travailler sur des collections spécifiques.” L’IA pour rester indémodable, dans un monde où l’immédiateté est maîtresse des réseaux sociaux.
À L’image du dernier défilé Marc Jacobs, décrié pour n’avoir duré que trois minutes : Riccardo s’empresse de le détourner en postant quelques heures après le show un montage représentant le visage du créateur posé sur le corps d’un sprinter. Son Fast Jacobs devient viral en un temps record. La boucle est bouclée. “Pour moi, l’audace signifie me mettre en valeur en utilisant des images, des symboles et des concepts, en les décomposant de leurs valeurs et significations d’origine pour en faire quelque chose de nouveau et de surprenant qui capte l’attention et l’imagination des gens.” Une attention qu’il espère, un jour, être captée par des grandes maisons telles que Margiela ou Prada, même si l’un de ses rêves, il l’avoue, est de travailler pour Moschino : “Franco Moschino est un visionnaire et un rebelle, il ne cesse de m’inspirer.” Celui qui, dans la vraie vie, travaille encore comme graphic designer dans la publicité n’a pas fini de rêver. Mais qu’il se rassure : l’audace, ça paie.