M. À partir de quel moment Maraboutage a pris la forme d’un collectif du nom de La Famille Maraboutage ? Comment s’est passée la rencontre avec les différents membres ?
Ben. C’est quand on a commencé à L’U.percut, rue Sainte à Marseille, un bar tenu pendant dix ans par deux meufs très cool et qui proposaient un super espace de création. Les gens arrivaient et dansaient direct. C’est là-bas qu’on a rencontré Henri et Maryam, qui sont venus danser sur scène spontanément à nos côtés. En les voyant se lâcher, on a eu le switch “dancefloor”, sous-entendu des soirées où on vient vraiment pour bouger, pas juste pour écouter. Alors, on a diggé encore plus fort et on a commencé à booker des petits artistes. Toutes nos soirées étaient rapidement pleines, et c’est vraiment dans ce lieu, à force de rencontres et d’événements, qu’on s’est trouvés musicalement. La ferveur des gens, tous les super retours qu’on avait, c’était carrément génial, et ça nous a poussés à aller encore plus loin dans le projet une fois que le bar a fermé.
Géo. C’est depuis L’U.percut qu’on a vraiment réuni tout le monde avec Alice, Barak, Maryam… Ensuite, on a eu notre résidence Maraboutage Airlines au Makeda (l’un des autres lieux mythiques de la nuit marseillaise, ndlr) à partir de décembre 2019. On a négocié six dates sur six mois, ce qui était assez inédit dans une ville comme Marseille, qui n’est pas habituée au format résidence. Puis après, très vite, on a participé au Nomadisco Festival, à Toulon en 2019, sur lequel on a proposé de venir avec nos danseurs Barak et Henri. À l’époque, concernant le public, on était encore sur des jauges de 200, 300 personnes… Mais je crois que les dates qu’on a faites au Couvent Levat-Altelier Juxtapoz (nouveau lieu culturel alternatif de Marseille, ndlr) pendant l’été 2019 ont été décisives. Maryam et Barak y ont donné en parallèle des cours de danse, et ça a permis d’installer le lien indéfectible qui existe aujourd’hui entre danse et musique dans notre collectif.
Ben. En résidence au Makeda, on était vraiment contents du succès, mais on a quand même laissé 250 personnes à la porte, et ça, c’est pas notre concept.
Géo. C’est aussi ça Marseille, faut faire avec ce que la ville te donne…
M. Justement, quel est votre avis sur le monde de la nuit et de la fête à Marseille ? Est-ce que les choses changent pour le mieux ?
Ben. Plusieurs lieux majeurs comme Le Chapiteau, La Friche Belle de Mai ou Le Baou ont ouvert. Des espaces qu’on a rapidement investis. Et c’est vrai qu’en matière d’offre et de capacité, ça fait bouger les choses.
M. Comment avez-vous vécu le confinement au niveau du collectif et, de manière plus générale, quelles répercussions cela a-t-il eu sur votre programmation et sur le milieu de la nuit ?
Ben. C’est évidemment très triste, déroutant et perturbant. On avait énormément de festivals de prévus et des gros noms comme We Love Green, le Macki Music Festival… Les annulations nous ont fait assez mal car on s’était projetés, et c’est surtout une déception par rapport à l’énergie, au temps et à l’argent investis là-dedans, qui ont été perdus. Cela dit, au niveau du collectif, ça nous a fait du bien d’avoir un stop pour repartir encore plus forts.
Géo. Pour tout te dire, quand on a repris les teufs cet été, après la levée du confinement, on avait 20 euros sur notre compte ! Mais je ne stresse pas ! Au vu des profils qui composent notre groupe, on a plein de ressources dans le collectif.