JW ANDERSON FW24

La confirmation des grands noms, une relève ultra créative (Ahluwalia, Aaron Esh, Paolo Carzana), du brocart, du tartan et de la corseterie victorienne, la Fashion Week de Londres qui fêtait cette année ses quarante ans l’a célébré comme il se doit, avec la crème de la crème anglaise (vous l’avez ?). Récap’ en six points.

1. Les quatre premiers de la classe
JW Anderson FW24

Le grandmacore de JW Anderson
Cheveux gris, grosses mailles de tricot, jupes et robes rideaux ou encore chaussons fourrés… La collection de JW Anderson célèbre la vieillesse et le confort avec son sens de l’humour légendaire qui passe par l’exagération des proportions (comme ce manteau aux manches ultra longues ou ce look déjà culte de la robe façon pelote de laine). On est à deux doigts de décrocher les rideaux pour s’en faire un outfit de soirée. Troisième âge is the new 30.

Simone Rocha FW24

La coquette aesthetic de Simone Rocha
Après une collaboration réussie avec le maître de la couture, Jean Paul Gaultier, Simone Rocha que l’on pourrait surnommer “la créatrice à la perle” signe une nouvelle fois, une collection tout en romantisme, jeux de transparence et corseterie délicate rehaussée de strass et de fourrure parsemées ici et là. Rubans rouges, sourcils en fleurs et ballerines en fourrures, la coquette n’a pas dit son dernier mot.

Burberry FW24

La nostalgie Burberry
Pour son troisième défilé chez Burberry, Daniel Lee a misé sur la nostalgie et l’énergie du Londres des années 2005 (une éternité en années mode). Bande-son (le show s’est ouvert sur “I’m no good” d’Amy Winehouse), casting (Agyness Deyn mais aussi Lily Cole, Edie Campbell et Lily Donaldson), inspirations militaire, tout était réuni pour nous faire revivre la mode de l’époque et cette Libertines era. Trenchs, jeans bootcut, vert olive et imprimé tartan of course, la collection fait honneur aux classiques de la maison anglaise.

Tolu Coker FW24

Le joyeux marché de Tolu Coker
Parmi les talents à suivre, la créatrice anglo-nigériane diplômée de la Saint Martins a présenté une collection inspirée des vendeurs de rue dans les marchés de Lagos et notamment de sa mère qui haranguait les passants. Du bruit, de la couleur, des robes chemises aux coupes cintrées et aux cols pelle à tarte pour un tout qui inspire joie et élégance.

2. Quand l’époque victorienne rencontre le surréalisme 
Yuhan Wang FW24, Dilara Findikoglu FW24, Simone Rocha FW24, Rodarte FW24, Harris Reed FW24

Londres sans références à l’époque victorienne serait comme un Milan sans tailoring. Les corsets, le brocart, les jupons et les dentelles se parent d’une vibe habitée, border surréaliste comme chez Rodarte, Harris Reed, Yuhan Wang ou encore Dilara Findikoglu où les plumes et le cuir bondage infusent une certaine insolence à la Gaultier. De son côté, Simone Rocha, la queen du romantisme raconte avoir été invitée récemment au palais de Hampton Court à découvrir la tenue de deuil de la reine Victoria, connue pour n’avoir porté que du noir toute sa vie après la mort de son mari, le prince Albert.

3. Carpet center
Molly Goddard FW24, KNWLS FW24, Conner Ives FW24, 16Arlington FW24, Erdem FW24, Burberry FW24

L’hiver prochain, rendez-vous chez Saint Maclou ! Bouclée, frangée, colorée, les créateur·ice·s ont fumé la moquette. Chez Molly Goddard, c’est une accumulation de volants qui donne du volume tout comme chez Erdem, 16Arlington et Burberry. Méga col sur les vestes de KNWLS ou sous forme d’étole chez Conner Ives, voilà une tendance avec laquelle on ne se laisse pas marcher dessus.

4. Super size
Sinead O’Dwyer FW24

Fait assez important pour le relever, la Fashion Week de Londres est certainement celle où la diversité des corps est le mieux représentée sur les podiums. Au-delà du statement, la créatrice Sinead O’Dwyer montre que l’industrie peut produire des vêtements pour toutes les morphologies et que les techniques devraient aller dans ce sens. Ainsi, du tailoring le plus pointu aux robes sexy AF, ses créations embrassent les courbes d’un casting divers, tout comme chez Yuhan Wang, KNWLS, Ahluwalia ou encore Conner Ives. Et bientôt partout ?

5. L’étole upgradée
Richard Quinn FW24, David Koma FW24, Marques d’Almeida FW24

L’accessoire de la saison ? Une étole XXL qui habille un tank top tout simple comme chez David Koma ou un bustier comme chez Marques d’Almeida. Qu’on le porte en écharpe ou façon boa de cabaret comme chez Richard Quinn, l’étole s’impose, froufroute et prend de la place.

6. Une sirène dans la ville
Susan Fang / FW24,  Di Petsa FW24, Conner Ives FW24

Et si votre animal totem prenait l’eau ? L’hiver prochain, la sirène urbaine se fait une place au soleil. Les robes crochets de Susan Fang, les robes liquides de Di Pesta ou encore l’attache coquillage et les traînes de Conner Ives, célèbrent une certaine puissance féminine incarnée par la figure de la sirène. Attention, ça dégouline de style.