Alors que le pays prépare ses prochaines élections présidentielles et que la situation géopolitique mondiale s’enlise, rien ne semble pouvoir ébranler la placidité de l’industrie de la mode américaine, pas même la performance d’Usher au Super Bowl et encore moins la tempête de neige qui a frappé la ville de New York. Au programme des collections automne-hiver 2024-2025 : de la flamboyance, du gold, du glam ou encore une vibe erotico-cuir, bref, de quoi réincarner le vieux monde comme si demain et le reste du monde n’existaient pas. Si l’heure n’est pas à la fantaisie, elle est définitivement au sexy, encensé par la force des matières (cuir, transparence, fourrures à gogo) et du sensationnalisme (robes à traînes, paillettes, gold, lamé). C’est premier degré, commercial, mais ça marche ! Récap’ des grandes tendances qui ont marqué cette semaine de la mode.
1. Les 5 labels qui sortent du lot
Helmut Lang
Pour sa seconde collection chez Helmut Lang, Peter Do persiste et signe : le tailoring est la ligne conductrice de la maison et prend la forme cette saison d’une armure urbaine. Cols hauts, cagoules, tissus effet papier bulle et imprimé tartan façon sac Tati, il semblerait que Peter Do ne jure que par la protection puisqu’à New York, “il peut se passer beaucoup de choses en une journée”, justifie-t-il.
Luar
Avec ces carrures hors du commun, cette vibe années 80 et ces silhouettes déconstruites, Raul Lopez veut célébrer la “métrosexualité”. La collection intitulée Deceptionista est aussi l’occasion de prouver que la mode fluide est faite de subtilités et se place dans les proportions comme dans les matières sensorielles (cuir, soie, fourrure). Une collection brillante qui s’est presque faite voler la vedette par l’arrivée surprise de Beyoncé en front row, venue soutenir son neveu Rulez Smith Jr, le fils aîné de Solange, faisant partie du casting.
Thom Browne
Fidèle à sa poésie, le créateur américain a offert un spectacle tout en émotion et signe une collection très “dark romance” inspirée d’un poème d’Edgar Allan Poe, “Le Corbeau” dont les vers étaient clamés alors que les mannequins défilaient comme au ralenti. Au centre du podium, un manteau de neuf mètres de long s’est imposé comme la pièce maîtresse de la saison. Magistral certes mais pas très pratique pour passer inaperçu.e dans les couloirs du métro.
Puma
Un petit voyage dans le temps, ça vous tente ? Avec le show “Welcome To The Amazing Mostro Show”, Puma a annoncé le retour de sa basket iconique en grande pompe. Lancée pour la première fois en 1999, la Mostro revient tout en scratchs et crampons. Du cuir, du lamé qui flirte avec les tenues des astronautes et toujours cette passion F1, Puma envoie le streetwear bien plus loin que dans la rue.
Area
Si le label mené par Piotrek Panszczyk se distingue par son calendrier (il a présenté sa collection printemps-été 2024), il se démarque aussi par sa fantaisie, ses jeux de trompe-l’œil qui rendent le vêtement ludique. Cette fois-ci, la collection est tournée sur les yeux qui s’accumulent en 3D sur des robes aux coupes sixties et évoquent au passage le surréalisme à la Man Ray. Une collection qui vaut le coup d’œil.