En ce sens, on pourrait parler d’un véritable transfuge de classe. Les maisons de luxe, les marques “very demure, very mindful”, sans oublier les références en parapharmacie et la grande distribution beauté, se sont laissées séduire, certaines depuis déjà quelques années, par le gloss pour les lèvres : Chanel a son Rouge Coco Gloss, Dior ses Addict et Backstage, Hermès son Poppy et Hermèsistible, Byredo son Liquid Vinyl, Typology son huile à lèvres, Guerlain son KissKiss Bee Glow, Gucci son Gloss de beauté, Clarins son Lip Perfector, Shiseido son Gloss Gel Lumière, Yves Saint Laurent son vernis à lèvres Water Stain, et on en passe car la liste est encore longue… Quant à l’enseigne Sephora, si elle a développé sa propre collection de gloss à prix abordable, elle n’hésite pas à mentionner sur son e-shop les produits best-sellers et “hot on social”, parmi lesquels, on vous le donne dans le mille, les lip gloss. Si le gloss nous colle autant à la peau ces temps-ci, c’est parce qu’il a su jouer sur les mots pour faire plus sérieux : les marques nous vendent dorénavant des baumes, huiles et sérums, et misent sur des formules plus bénéfiques en termes de soin – nourrissantes, hydratantes, à base d’acide hyaluronique, de peptides, de vitamine E, de beurre de karité ou encore de lanoline (graisse naturelle extraite de la laine de mouton et qu’on applique en général sur les tétons allaitants, voilà vous savez tout). Entre nostalgie de l’enfance, esthétique Y2K (encore et toujours), valeur refuge et affirmation de son identité, nul doute que le gloss a un avenir radieux.