Une beauté libérée et chaotique
Dans un autre genre de bovarysme, le nouvel archétype de la femme au bout du roul’ est l’(anti)-héroïne du best-seller d’Ottessa Moshfegh Mon année de repos et de détente. Dans ce roman publié en 2019 (éditions Fayard), elle choisit de tout plaquer pour entamer une longue hibernation en s’assommant de somnifères. En 2025, la même autrice signait Ten Protagonists, un recueil de nouvelles afin de promouvoir la collection printemps-été de Prada, dont les dix personnages féminins étaient incarnés par l’actrice britannique Carey Mulligan dans la campagne de la marque. Pour cette collection, “nous avons pensé chaque individu comme un superhéros, avec son propre pouvoir, sa propre histoire”, a déclaré Raf Simons, codirecteur créatif de la maison italienne. Du côté de la cabine beauté, Lynsey Alexander, Global Creative Makeup Artist de Prada Beauty, avait imaginé des maquillages contrastés. Certains mannequins arboraient des sourcils marqués, réalisés à l’aide de mascara et de crayons pour les yeux. D’autres au contraire avaient les sourcils éclaircis, voire complètement effacés, mettant en valeur la structure naturelle de leur visage. Et alors qu’on célèbre l’individualité sur les podiums, le hashtag #messy prend, lui aussi, de l’ampleur sur les réseaux. Après la vague des tutos make-up pour mieux définir ses cernes, afficher un lifestyle chaotique (se coucher tard, dormir peu, faire la fête, ne pas se laver les cheveux) est devenu une lame de fond. Médiatisé par le fameux Brat Summer de Charli XCX (“Vous êtes cette fille un peu désordonnée qui aime faire la fête, dire des choses stupides parfois, un peu volatile, parfois imprévisible.