Dior Pre-Fall 2024

Ce lundi 15 avril, Dior a investi le Brooklyn Museum à New York pour présenter sa collection pre-fall 2024. Un défilé qui rend hommage — non sans évidence ni tautologie — au rêve américain de Christian Dior ainsi qu’aux coupes mixtes des années 40 et à l’une des plus grandes muses du couturier et du cinéma international, Marlène Dietrich. Récap’ en 5 points.

1. LE RÊVE AMÉRICAIN

Christian Dior y débarque en 1947, peu de temps après la consécration de son “new look” et pour lui, New York est « l’un des centres du monde ». Il écrit même dans ses mémoires : « Mon enthousiasme était sans bornes ; j’avais oublié mon vieux continent… Je passai deux jours à New York dans un émerveillement continu. » En 1948, le couturier lance la filiale Christian Dior New York qui sera un succès que Maria Grazia Chiuri célèbre avec cette collection. Comment ? Tout simplement en mélangeant le drapeau français et états-unien ou en proposant des imprimés Tour Eiffel et Statue de la Liberté. Pourquoi faire compliqué quand on peut faire simple.

2. LA MUSE INTEMPORELLE

Marlène Dietrich, égérie du cinéma hollywoodien et l’une des premières fidèles clientes de la maison Dior, maniait aussi bien l’allure de diva que le costume inspiré du vestiaire masculin. Costumes en tweed léger, robes du soir ou encore chemise blanche et veste queue-de-pie comme cette tenue iconique de l’actrice dans “Cœurs brûlés (Morocco)”, la collection pre-fall rend hommage à cette figure queer des années 1930, aussi célèbre pour avoir cassé les normes de genre vestimentaire en portant des costumes d’homme. Fashion escandalo !

3. LE DÉCOR NÉON

Comme à son habitude, Maria Grazia Chiuri nous a donné une leçon de féminisme et ce en se tournant vers des artistes féminines pour l’aider à porter son message. Ici, elle a proposé dans son décor des néons signés du collectif d’artistes Claire Fontaine qui représentent des mains formant un losange. Rien à voir avec le “Roc diamond hand”, fameux geste signature de Jay-Z et de son label Roc Nation, il s’agit plutôt d’une référence aux militantes des années 70. « Des mains écartées comme des ailes pour rappeler la révolte des femmes lorsque leurs mains étaient levées pour former un losange, matérialisant le vagin. […] Avoir mis le vagin au grand jour, aussi désiré qu’inconnu, était un acte d’une rare violence visuelle, car le matérialiser, le dupliquer avec nos doigts, était aussi une façon de l’exorciser, de se libérer de son esclavage, de libérer un secret de l’obscurité qui nous entoure », comme l’expliquent les artistes et la créatrice dans une des vidéos réalisées pour le show.

4. FORTY IS THE NEW 90’S

Plus question de nineties ou de Y2K : un vent rétro souffle sur le pre-fall avec le retour des costumes cintrés en référence au fameux New Look, mais aussi de robes nuisettes et autres bas. Outre la lingerie apparente, de belles pièces iconiques telles la veste aviateur, le manteau épaulé et imprimé léopard ou la petite robe noire sont revisité·e·s dans des matières plus modernes. Réinterpréter le passé grandiose de Monsieur Chrisitian Dior sans prendre de grands risques, ça marche à tous les coups.

5. LE GRAND SOIR

Des strass, des gants, des franges et du velours noir : une grande partie de la collection fait aussi honneur aux grands évènements et aux soirées cocktail (“vous reprendrez bien un assortiment de mini-saucisses ?”). À défaut de fouler les tapis rouges, on garde donc en tête l’inspiration chic de la mousseline légèrement transparente, de l’asymétrie des épaules ou encore de l’ultra court et des paillettes.