“He is so babygirl”. Ce sont par ces mots que Bowen Yang et Renée Rapp ont introduit dans la vidéo promotionnelle du Saturday Night Live diffusé le 20 janvier leur superhost, l’acteur australien Jacob Elordi. Déjà en novembre dernier, le média Vox qualifiait l’acteur de 26 ans révélé par la série Euphoria de “number one babygirl”. Ne cherchez pas la faute de frappe ni de langue qui fourche, “babygirl” est le nouveau terme à la mode pour qualifier ces jeunes premiers déconstruits qui rejettent en force la masculinité toxique – soit des versions plus jeunes des “Internet daddies” comme Pedro Pascal. Dans cette même lignée ? Timothée Chalamet, Paul Mescal, Justice Smith, Dominic Sessa, Nicholas Galitzine, Joe Keery… (on vous laisse googler tout ce beau monde). Pour l’Américain Evan Ross Katz, spécialiste en pop culture et auteur de la newsletter Shut Up Evan, “babygirl” désigne “un mec adorable (…), quelqu’un qu’on a plus ou moins universellement décidé d’aimer ”, confiait-il à Vogue Business ce mois-ci. Encore une expression qui vient grossir le rang de celles construites autour du terme “girl” et dont les réseaux sociaux raffolent : girl next door, hot summer girl, sad autumn girl, clean girl, girlboss, that girl, girl math et dernièrement girl dinner sont autant de profils féminins stéréotypés pour mettre les filles au premier rang (“Girls to the front”, vous l’avez ?).
La faute au succès critique et public du film Barbie, du sacre de Taylor Swift en Une du Time, de la tournée de Beyoncé, du come-back de Sofia Coppola au cinéma, de tendances aussi frivoles que cute, du cœur avec les mains (à la manière de Blue Ivy), de Lana Del Rey pour la campagne de la marque Skims spéciale Saint-Valentin… Comme le soulignaient de nombreux médias anglophones, l’année dernière était une “celebration of girlhood” et celle-ci continue amplement d’infuser la nouvelle. Mais comment bien cerner ce mouvement ? Un véritable casse-tête en traduction, tant le terme “girlhood” est une boule disco aux multiples facettes. Urban Dictionary parle de cette étape charnière “où l’on est une fille, pas encore une femme” qui “peut être façonnée par des expériences, des sentiments et des moments partagés et individuels dans la vie d’une fille.” Allons voir ça d’un peu plus près et en détails. Let’s go girls !