Ce talent pour le choix des couleurs et ce goût esthétique si particulier, Harry le doit à son enfance dans les années 90 au moment de la chute du bloc soviétique où les influences internationales affluèrent en masse en Russie et donnèrent lieu à un bouillonnement créatif.
“J’ai eu la chance de grandir à ce moment de l’Histoire. C’est une immense source d’inspiration dans mon travail en terme de design, de couleurs mais aussi de mindset”. Né à Stavropol, une ville proche de la frontière entre la Russie et la Georgie d’une mère femme au foyer et d’un père handyman, le chemin était loin d’être tout traçé et easy pour Harry. La famille est nombreuse et vit dans un petit appartement. “Nous partagions la même pièce commune. Je n’avais pas de chambre où accrocher des posters aux murs”. Très jeune, Harry veut montrer qu’il n’est pas comme les autres et développe une pensée et un style anti-conformiste, propre à lui-même. “J’ai toujours essayé de développer un monde alternatif, qui serait davantage basé sur les ressentis, un monde plus honnête et moins dur. Les gens ont peur d’être différents car c’est ce qu’on nous apprend à l’école : nous devons nous fondre dans la masse.” Le futur designer s’inspire de son quotidien, du parc où il joue enfant et de sa mamie qu’il décrit comme sa première et, surement pour toujours, plus grande source d’inspiration : “J’adorais tout chez elle, son style, son odeur, sa personnalité. » C’est d’ailleurs dans l’appartement de ses grands-parents qu’il commence à jouer les apprentis designers. A ans, il commence à réarranger leur intérieur en bougeant les meubles, en mettant le sofa au milieu du salon, etc.