Final du défilé Achilles Ion Gabriel au Pitti Uomo FW24

Premier grand événement de l’industrie de l’année, le salon dédié à la mode masculine qui s’est déroulé à Florence du 9 au 12 janvier, avait pour thème le temps et était surnommé pour l’occasion le Pitti Time. Quatre jours d’événements et 834 exposants, retour sur les cinq temps forts qui ont marqué l’édition automne-hiver 2024-2025.

1. La love story de SS Daley
SS Daley SS24

En carence de sommeil ? Steven Stockey Daley, lauréat du Prix LVMH 2022 et probablement l’un des designers les plus prometteurs sur la scène masculine, a présenté une collection bien moelleuse. Au milieu des tabourets remplis d’oreillers, les costumes rayés façon pyjama et autres vestes amples et matelassées racontent une histoire d’amour entre deux étudiants à l’internat. La littérature, autre marotte de Steven Stockey Daley lui a inspiré cette collection qui fait aussi la part belle aux codes british comme la tapisserie, les imprimés floraux, les mary jane et bien sûr, le ciré.

2. Le dark queer d’Achilles Ion Gabriel
Achilles Ion Gabriel FW24

L’une des autres bonnes surprises fut l’annonce d’Achilles Ion Gabriel, le directeur créatif de la maison Camper et de Camperlab, qui lance son label éponyme. Pour célébrer cette naissance en grande pompe, le créateur finlandais a présenté une toute première collection aux références homo-érotique, dont certains costumes semblent froissés et où la dentelle vient parfois adoucir le cuir et les sangles à oeillets. Les costumes aux rayures tennis et épaules oversize et les gants évoquent avec subtilité un univers sombre à la American Psycho. On ne demande qu’à voir la suite.

3. L’éclectisme de Luca Magliano
Luca Magliano FW24

Des hommes, des femmes, du rock , des silhouettes punk, d’autres plus street ou plus années 80… Le créateur italien originaire de Bologne et l’un des deux guest designer de cette nouvelle édition du Pitti Uomo, a présenté une collection cinématographique au casting éclectique. Une richesse des genres que l’on retrouve dans les vêtements, avec un mixe de tailoring fait dans les règles de l’art italien et de “messy punk” prenant corps dans des mailles et des jeux de superpositions improbables.

4. Le gorpcore sexy de Todd Snyder
Todd Snyder FW24

Avec ses doudounes matelassées, ses mailles torsadées et ses longs manteaux de fourrure, Todd Snyder hausse le gorpcore au paroxysme du snobisme. Le designer américain, originaire de l’Iwoa et directeur artistique de la ligne Woolrich Black Label a inauguré ce salon en grandes pompes : des boots d’aventuriers signées Tricker’s mais aussi des costumes en velours et of course, des laines à la finesse impeccable.

5. Neudeutsch, le soutien à la jeune création allemande
Frnkow FW24

Cette année, le salon florentin a souhaité mettre la lumière sur la “nouvelle vague créative allemande” avec Neudeutsch, une exposition regroupant une sélection de labels, tous aussi cool les uns que les autres et réunis autour d’un critère : le Made in Germany. Ainsi la marque J’ai mal à la tête propose des silhouettes a priori classiques mais au twist pop et aux matières luxueuses. Quant à Frnkow, basé à Stuttgart, a la douceur pour étendard aussi bien dans les textiles à fleur de peau que dans les coupes souples. Autre label à suivre de près, OBS dont les sacs en cuir au design pointu répondent à une production ultra sustainable propose aussi des bijoux et une ligne de vêtements qui va à l’essentiel : des coupes brutes et simples.