Que va-t-il advenir de nous, de nos corps et de nos silhouettes dans les mois et les années à venir, alors que le monde est clairement de plus en plus bazardé ? Sans pourtant tomber dans le piège du désarroi le plus total, certain·e·s créateur·rice·s ont insufflé l’idée qu’une issue favorable était malgré tout possible pour le futur, à condition de se pencher véritablement sur la question… Si Walter Van Beirendonck a évoqué l’effondrement environnemental sous le crédo “Nous avons besoin de nouveaux yeux pour voir le futur” et un sweatshirt à inscription “Save the futur”, chez Louis Vuitton le message était tout aussi mitigé avec un “Blurry vision of the future” (vision floue du futur), qu’on pouvait lire sur les vestes. Chez Casablanca, le propos était clairement politique. Derrière un pupitre et un prompteur comme ceux des meetings de campagne, le créateur Charaf Tajer a tenu un discours anti-guerre, pro-migrants (avec comme décors une carcasse d’avion syrien rempli de fleurs) mais aussi de résilience appelant à la joie et à la fête. Dans la continuité de Milan, d’autres comme Rick Owens ont préféré abordé le réchauffement climatique en supprimant les couches de vêtements. Résultat on porte les manteaux torse nu et à ce rythme-là, d’ici 2050, ils seront certainement aussi inexistants que le charisme d’Hailey Bieber. Plus team science-fiction et anticipation, Rains et ses doudounes uni-bras, Loewe et sa veste-boules ou Comme des Garçons et ses vêtements à excroissances, ont joué la carte de la dysmorphie comme si les corps humains allaient se déformer et muter pour nous transformer en créatures hybride d’un avenir fantasmé.