Dans quelques années, quand on enseignera l’année 2020 dans les livres d’Histoire, on verra probablement partout des images de gens en train de porter des masques. Normal, avec l’épidémie de Covid-19, le port de cet “accessoire” s’est répandu aussi vite qu’une punchline virale de candidat de télé-réalité sur les réseaux sociaux. Plus présent dans la culture sanitaire asiatique – “car il y symbolise l’importance du souci de la communauté ainsi que la conscience civique”, comme l’explique Christos Lynteris, anthropologue médicale à l’Université de St. Andrews en Écosse – le masque, désormais sur les visages de toute la planète, est devenu l’avatar d’une menace impalpable et pourtant bien présente : celle du covid-19 et plus largement celle du spectre planant d’une catastrophe annoncée.
Haut les masques !
Mais rien de nouveau. Le masque a toujours été le symbole d’un contexte délétère (maladie, guerre, cataclysme…) depuis sa création au milieu des années 1890, représentant à la fois la sécurité et la protection. “Quelque chose qui cache mais qui paradoxalement en dit aussi beaucoup”, ajoute Christos Lynteris. Selon l’essai “History of Surgical Face Masks: The myths, the masks, and the men and women behind them, écrit par John L. Spooner, les premiers masques sont apparus à la fin du 19e siècle comme outil de protection durant les interventions chirurgicales pour empêcher les contaminations par bactérie. Mais l’objet a connu son premier “quart-d’heure de gloire” avec la pandémie de grippe espagnole au début du siècle dernier. Puis, il a nous a fait un comeback inattendu avec l’épidémie de SRAS en 2002 et s’est peu à peu incrusté ces dernières années dans des contextes liés à notre de mode de vie (écologie, pollution, incendies en Australie etc).