La mode à New York, c’est le business, le profit, la consommation, le star system. Le capitalisme en somme. Il suffit de voir les front rows remplis de célébrités et les silhouettes des marques jouant majoritairement sur le tailoring, le casualwear et/ou l’eveningwear pour le comprendre (coucou Michael Kors, Coach, Prabal Gurung, Proenza Schouler, Tory Burch, Gabriela Hearst). Cependant, cette saison, certaines marques se sont démarquées de ces classiques new-yorkais en choisissant d’apporter un peu plus de diversité, de poésie, de fun, de flamboyance et d’étrangeté. C’est le cas de Thom Browne (nouveau chairman du CFDA) qui a réintégré le calendrier officiel de la grosse pomme en proposant une collection magnifique inspirée du Petit Prince de Saint-Exupéry. Plusieurs autres marques ont aussi choisi de développer un univers fun, onirique et fantasmé (tenues flamboyantes, silhouettes déformées, masques d’animaux, références enfantines ou carnavalesques) comme Rodarte, Area, Collina Strada, Palomo Spain. D’autres ont préféré jouer la carte du kinky et du sexy à outrance avec du latex, de la peau apparente et des échancrures comme Dion Lee, Laquan Smith, Elena Velez ou encore le très en vogue Luis de Javier qui a présenté son premier défilé en collaboration avec Pornhub. Mention notable : le défilé de la marque Khaite, titulaire du prix “designer de l’année” dans la catégorie mode féminine au CFDA Fashion Awards en novembre 2022, qui a présenté l’une des meilleures collections de la semaine entre élégance, minimalisme et exubérance. Point commun à quasi toutes les marques du calendrier : leur volonté de proposer la sélection de mannequins la plus diverse de l’industrie, que ce soit en termes de corps, d’origine ou d’expression et d’identité de genre. Et ça c’est un grand oui.
1. C’EST LE CARNAVAL OU QUOI ?
Cette saison à New York, c’est comme si on avait décidé de se déguiser et de faire fi des codes vestimentaires sociaux les plus basiques (masques d’animaux, références aux fruits, influences carnavalesques…). Osef du politiquement correct. Prônons le retour à l’enfance, à la désinvolture, à la fête et au fun. C’est carré. Vu chez Christian Cowan, Private Policy, Thom Browne, Collina Strada, Area, Rodarte, Luis de Javier…