Du 13 avril au 13 mai prochain, le Théâtre des Variétés, à Paris, accueille la revue la plus hot du moment, Fantasma Circus Erotica. Entre cirque, danse, strip-tease, burlesque et drag, ce spectacle résolument queer insuffle un vent brûlant de liberté, de sexy et d’humour. Entre deux répétitions, Mixte est parti à la rencontre du trio créatif à l’origine de cette revue démente où les fantasmes et les désirs font le show.

They’re back by popular demand. Forte de son succès aux Folies Bergères en novembre dernier, la revue Fantasma Circus Erotica est de retour à partir du 13 avril 2023 au Théâtre des Variétés, à Paris, pour une plus longue exploitation cette fois, durant un mois. L’intime, le corps et l’énergie sexuelle sont au cœur de cette revue qui propose une autre lecture des fantasmes à travers le prisme de la performance visuelle et physique, mais aussi de l’humour. Les tableaux, tous plus époustouflants les uns que les autres, que ce soit la danse, le strip ou bien encore le cerceau aérien mis à l’honneur, sont entrecoupés par des petits sketchs présentés par la meneuse de revue iconique Allanah Starr, qui se joue des codes en mêlant habilement humour, prévention sexuelle et statement transgenre.

“Fantasma Circus Erotica raconte des histoires : chaque tableau a sa propre esthétique et énergie. C’est un petit peu comme ouvrir un livre de fables érotiques qui résonnent différemment pour chacun. Travailler sur les fantasmes, c’est mettre en scène tout un imaginaire de désirs conscients ou inconscients, avouables ou inavouables”, nous expliquent Manon Savary et Marc Zaffuto, le duo créatif à l’origine de ce show. Pour la petite histoire, Manon et Marc ont, entre autres, contribué à relancer la scène cabaret-burlesque parisienne, avec leurs créations pour le Manko Cabaret, lieu mythique qui a rythmé les nuits les plus folles du 8ème arrondissement de Paris. Le duo partage la même appétence pour la mode, la musique, l’art de la performance et un sens esthétique où se mêlent aussi bien les influences des années 80 que la fougue de la jeune génération queer. Au sein de la troupe de ce show unique, on trouve aussi l’hypnotisante danseuse Mimi — si vous ne la connaissez pas, il n’est jamais trop tard pour découvrir son portrait ici — qui nous précise que pour cette deuxième édition, l’équipe “a décidé d’investir un lieu plus intimiste avec une ambiance plus boudoir qui colle mieux à l’esprit du show”.

Fantasma Circus Erotica – David Pereira et Julie Demont
Photos : Maxwell Aurélien James

“Ce show, c’est la véritable concrétisation d’un fantasme ! Le spectacle dont nous rêvions depuis des années. Un spectacle sensuel et décalé, un temple des libertés. Un cabaret d’un nouveau genre qui respire l’impertinence, la liberté absolue et sans entraves. Bref, un concentré de ce que nous aimons faire ensemble”, nous ajoutent Manon Savary et Marc Zaffuto. “À travers ce cabaret érotique et cet éventail de fantasmes, nous souhaitons parler de véritable liberté, questionner la notion du genre, jouer avec la masculinité et présenter une identité féminine forte et déterminée, mais aussi follement s’amuser et surtout ne pas se prendre au sérieux.” Côté influences, on oscille entre années 1980 – avec un strip iconique de Mimi sur “Pourvues qu’elles soient douces” de Mylène Farmer – années 1990 et 2000. “Tout est parti d’une cover de magazine fetish anglais des 90’s : Skin Two. Nous voulions une esthétique percutante et minimale, mêlant une énergie sulfureuse, sexy et dangereuse mais aussi avec une dose d’humour bien placée.”

Fantasma Circus Erotica – Mimi
Photos : Maxwell Aurélien James

Pour exécuter cette vision, Manon et Marc ont confié le soin de chorégraphier Fantasma Circus Erotica à Mimi. C’est sur la scène du Manko, qu’ils ont vu cette liane tout en muscles exceller dans l’art de performer, développer une esthétique bien à elle entre danse, strip et lip sync, et se faire peu à peu le porte-étendard d’une nouvelle définition du sexy, qui s’affranchit du male gaze et de la sexualisation des corps. “Mes performances racontent quelque chose qui va au-delà du strip. Je ne me fous pas à poil pour vous. Je le fais pour moi, pour dire que je suis là, et que je ne m’excuse pas de prendre ma place.”, nous résume Mimi en maniant ses mains immenses qui tracent de si belles lignes quand elle danse. Autour d’elle, s’articule un casting ultra-pointu et queer, composé d’artistes pluridisciplinaires comme Julie Demont, artiste circassienne et contortionniste qui manie la pole et le cerceau comme personne, Jake Dupree, artiste non-binaire venu de L.A qui déconstruit les codes du genre lors de performances où il dévoile quadriceps saillants et lingerie, David Pereira, danseur espagnol passé par le Cirque du Soleil, ou encore Stessy Emilie, danseuse et figure de la scène ballroom parisienne avec la House Comme des Garçons, sans oublier François Sagat, star internationale du porno gay aux muscles saillants notamment passé par le cinéma d’auteur chez Christophe Honoré ou aperçu dans “Marathon”, le dernier clip sulfureux de Bilal Hassani.

Fantasma Circus Erotica – Esther
Photos : Maxwell Aurélien James

La particularité du show ? Chaque tableau a été conçu sur-mesure pour chacun·e des performeur·se·s. “Nous aimons l’idée de créer une famille d’artistes, une compagnie queer où chacun·e est mis·e en valeur, “starifié·e” et peut ainsi véritablement exprimer sa singularité. Chaque performeur·se intervient aussi sur les numéros des autres. Nous recherchons des talents, bien sûr, mais avant tout des personnalités, des charismes et des « body languages uniques”, nous explique le duo de directeurs artistiques. Mélanger les influences, les talents des un·e·s et des autres, c’est une des forces du show qui ressort particulièrement à travers un numéro de tissu aérien mettant en scène Julie Demont et Mimi, dans un décor à la Mad Max. “Pour ce numéro, on avait à peine répété ! Peut-être une fois en studio et ensuite une fois sur scène, et on s’est lancées direct ! On a géré ensemble la partie chorégraphie et on a mêlé nos skills. On s’est tirées l’une et l’autre vers nos univers respectifs”, confie Mimi. Donner vie aux fantasmes et aux désirs sans tabous, célébrer une liberté sans entraves, envisager la désexualisation des corps, c’est le message et la promesse de ce show flamboyant à mettre devant toutes les pairs d’yeux.

Fantasma Circus Erotica, aux Théâtre des Variétés, du 13 avril au 13 mai, Paris 2e. Plus d’infos sur theatredesvarietes.fr