Entre les rétrospectives Spotify et les récap’ SCNF (true story), l’heure est aux bilans, fin d’année oblige. La meilleure campagne, le fait divers le plus WTF, le meme le plus drôle ou encore le défilé le plus ouf, Mixte dresse son palmarès mode de l’année. And the award goes to…

1. Le défilé où on a le plus gag: Mugler SS24
Défilé Mugler SS24

Après plusieurs années d’absence dûes aux caprices de Miss Rona, Mugler et Casey Cadwallader sont enfin revenus au calendrier officiel de la fashion week de Paris printemps-été 2024. Au-delà de la collection qui est probablement l’une des meilleures du designer américain à ce jour, c’est le show en lui-même qui marquera l’histoire de la mode dans une salle survoltée avec une foule en délire qui hurlait littéralement d’extase (coucou Laverne Cox en front row) pendant que les mannequins marchaient ventilos en pleine face telle une Beyoncé en pleine montée de fierceness. Un véritable spectacle digne d’un concert sublimé par une cabine à faire pâlir n’importe quelle A-List de red carpet : La créatrice de Mowalola, la it-girl Paris Hilton, l’actrice et réalisatrice Angela Bassett et Anok Yai clôturant le show telle une déesse. Un moment de mode empreint d’effervescence comme on en voit trop rarement aujourd’hui. Bref, un aller simple pour Gag City. OVAH.

2. La campagne la plus fierce: Maggie Smith pour Loewe

Pour sa pré-collection printemps-été 2024, la maison espagnole Loewe a misé sur la big dick energy de Maggie Smith. Sous l’objectif de Juergen Teller, l’actrice britannique de 88 ans qui a notamment incarné Professeure McGonagall dans la saga Harry Potter, pose devant un mur de briques typiquement anglais et prouve que les modèles de plus de quarante ans ont encore de beaux jours devant iels. Un peu comme on l’expliquait dans notre article paru dans le numéro Audacity, fall winter 2023. La question était : “assumer de vieillir, est-ce l’audace ultime ?” La réponse est oui.

3. Le statement le plus badass : Pamela Anderson et sa“no make-up era”
Pamela Anderson à la Fashion Week de Paris

Ce qu’il fallait retenir des front row des défilés parisiens ? La leçon de vie de Pamela Anderson, entrée d’un pas déter’ dans sa no make-up era. La pop star des années 90 qui s’est livrée dans un docu Netflix autobiographique, continue de se dévoiler but like, literally. Dans une vidéo “get ready”, tournée par Vogue durant la fashion Week, Pamela Anderson confie d’ailleurs ne pas avoir de styliste, ni de glam’ team. Dans une interview pour le magazine ELLE, elle confie : “J’ai remarqué qu’il y avait tous ces gens qui faisaient de gros maquillages, et je fais le contraire de ce que tout le monde fait. » Une façon de s’affirmer, et de sentir “fun et rebelle”.

4. Le top model de l’année : Anok Yai
Anok Yai pour le défilé Courrèges SS24

S’il y a bien une mannequin qui aura marqué l’année c’est sans aucun doute Anok Yai. Déjà parce qu’elle a défilé pour 47 shows combinés sur les saisons FW23 et SS24 et parce qu’a fortiori, toutes les marques se l’arrachent, des petits labels aux grosses maisons. Américaine d’origine sud-soudanaise, et seule mannequin noire à avoir ouvert un show Prada (2018) après Naomi Campbell (c’était en 1997…), Anok a été nommée cette année dans la catégorie “Model of the Year” aux British Fashion Awards. Son histoire professionnelle et personnelle mérite à elle seule d’être célébrée puisqu’elle est arrivée aux États-Unis en tant que réfugiée avant de se faire repérer sur Instagram. Son moment le plus fort de la saison ? Sa cover du magazine W et son closing du show Mugler SS24. All hail the queen.

5. Le fait divers le plus WTF : le Tabi Swiper

Un mec qui ne rappelle pas après le premier date, c’est déjà pénible, mais s’il part en braquant votre paire de chaussures à 900 euros, offertes par votre papa pour votre anniversaire, là c’est vraiment les boules. C’est ce qui est arrivé à la tiktokeuse @nextlevellexuss, jeune new-yorkaise dont le date a viré au cambriolage de sa paire de Tabi Mary-Janes de chez Maison Margiela. Dans un élan de sororité (et de seum), la jeune femme a eu la bonne idée de raconter ses mésaventures sur une vidéo TikTok, histoire d’afficher le voleur. Et comme tout est bien qui finit bien, la vidéo, devenue hyper virale (vue plus d’1,6 millions de fois) lui a permis de retrouver le voleur et de récupérer ses Tabi. Dans la foulée, le modèle de Margiela a connu un pic de hype et de recherches sur Internet, et est devenu plus iconique qu’il ne l’était déjà.

6. La prise de position la plus courageuse : Bella Hadid et son engagement pro-Palestine

Dans le sillage de la guerre Israël-Hamas dont les civil·e·s font injustement et cruellement les frais, Bella Hadid a pris la parole sur les réseaux sociaux avant de se faire prendre à partie par le gouvernement israëlien ainsi que par certain·e·s internautes, et ce en raison de son soutien à la Palestine. D’origine palestinienne, la mannequin est connue pour soutenir de façon indéfectible la terre natale de son père qui a dû fuir la Palestine pour arriver au Liban après la Nakba de 1948. Déjà en 2022, Bella avait manifesté en soutien aux familles palestiniennes menacées d’expulsion dans le quartier de Cheikh Jarrah, à Jérusalem-Est, partie palestinienne occupée et annexée par Israël. Enfin, et c’est là toute l’horreur et l’hypocrisie de la chose : en août 2022, elle avait déclaré dans une interview accordée au podcast Rep, que son soutien à la Palestine lui avait coûté cher personnellement et professionnellement, au point que certaines marques de mode rompent leur contrat avec elle. Une raison de plus de célébrer son engagement sans faille pour la cause palestinienne.

7. Le comeback le plus cringe : les ballerines

Le retour inattendu des ballerines avait déjà soulevé de nombreux débats… C’était sans compter sa version pour hommes, et notamment les modèles de Balenciaga, la Leopold faussement usée ou l’Anatomic Pump qui imite la forme des doigts de pieds. Cringe AF. L’égérie du genre, Marc Jacobs himself, traîne ses ballerines plates partout où il va, un comble pour celui qui a perché le monde sur ses Kiki boots.

8. Le meilleur défilé hors fashion week : Beyoncé et son Renaissance Tour
Custom Loewe par JW Anderson pour Beyoncé / Renaissance Tour.

En 2024, on pourra définitivement dire que si on n’a pas vu le Renaissance Tour, on a raté sa vie (ou du moins son année pour être moins méchant et plus accurate). Car oui, si vous n’aviez pas eu la chance de voir Queen B IRL en concert, vous aviez quand même l’option de voir le documentaire de sa tournée au cinéma. Soit le plus grand défilé de mode au monde. Si, si. La preuve avec Queen B qui chaque soir a débarqué sur scène avec des tenues différentes confectionnées spécifiquement pour elle et ses danseur·se·s. Et toutes les marques y sont passées : les gros mastodontes comme Louis Vuitton, Valentino, Alexander McQueen, les cool kids comme Courrèges, Coperni, Off-White ou encore les plus petits créateurs comme Weinsanto et Arturo Obegero. On en a pris plein les yeux et on a encore du mal à s’en remettre.

9. Le fashion meme le plus incongru : Anna Wintour qui quitte le défilé Victoria Beckham

L’un des “scandales” de la Fashion Week printemps-été 2024, implique deux figures de la pop culture : Anna Wintour et Kim Kardashian. La première aurait snobé la seconde lors du défilé Victoria Beckham. Sur des extraits vidéos qui ont tourné sur les réseaux, on voit Kim Kardashian et son fameux “penguin walk” se précipiter en front row, là où tout le monde est déjà installé, sa mère et manager, la famille Beckham dont David, à qui elle tape la bise, et Anna Wintour. Dans une seconde vidéo, devenue méga virale, on voit la directrice de Vogue “s’enfuir” du défilé au moment où la créatrice est en train de saluer. Les rumeurs disent qu’Anna Wintour n’a pas supporté le retard de Kim Kardashian. Peu importe la vérité, il restera de ce fashion drama, une Anna Wintour trottinant façon “quand tu quittes la soirée sans dire aurevoir.”

10. Le coup éditorial le plus fab : la rencontre entre Nicolas di Felice et Glenn Martens pour Mixte

Pour son numéro Audacity Fall-Winter 2023, Mixte a réuni dans une interview croisée exclusive les directeurs artistiques Glenn Martens (Y/Project et Diesel) et Nicolas Di Felice (Courrèges), figures emblématiques de la scène mode parisienne et internationale. Bien que leurs esthétiques soient résolument différentes, les deux designers belges du même âge résidant à Paris n’en sont pas moins proches. Martens est flamand, Di Felice wallon, ce qui explique sans doute la réserve naturelle de l’un et la parole facile de l’autre. Pour la toute première fois, les deux créateurs, qui s’invitent régulièrement à leurs défilés respectifs, ont accepté de s’essayer à l’exercice de l’interview croisée. Et ça n’est que parce que c’était Mixte qu’ils ont accepté de le faire. Obviously.